Bureau de Rossi – BAU – Quantico, Virginie – Jour
David Rossi regarde les news concernant la disparition de Kate Joyce quand Derek entre.
Présentateur : La jeune Kate Joyce, brillante étudiante de 19 ans, était en vacances au bord de la mer quand elle a disparu il y a près de trois jours. Le lieutenant Bob Mathias de la police d’Atlantic Beach…
Morgan : Ils ont des suspects en garde à vue depuis le début. Ça donne rien.
Rossi : Tant qu’ils n’auront pas retrouvé un corps, ils ne pourront pas les inculper.
Morgan : Pour moi, ils ont aucune chance.
Présentateur : …Ils ne sont pas en état d’arrestation…
Morgan : Ils sont toujours dans le bureau de Hotch ?
Rossi : Ca sent pas bon.
Présentateur : …Sans chef d’accusation, la police devra les relâcher à la fin de leur garde à vue dans 12h.
Morgan sort du bureau.
BAU – Quantico - Jour
Les agents Reid et Prentiss regardent en direction du bureau de Hotch. Penelope Garcia les rejoint.
Garcia : JJ est toujours là-haut ?
Prentiss : Avec Strauss. Oh, tu vas arrêter avec tes sucreries.
Reid: Oh, j’y peux rien. J’adore ça.
Garcia : Ca fait combine ? 20 minutes ?
Morgan les rejoint.
Morgan : Et dans 10 minutes, on décolle.
Prentiss : Je crois pas qu’ils parlent de l’affaire.
Garcia : Il y a un truc que tu veux pas dire ?
Prentiss : Il y a un truc que je veux pas dire ?
Garcia : Elle vient de répéter ma question. D’après vous, c’est un signe.
Morgan : Tu sais pourquoi JJ est là-haut ?
Prentiss : Non, j’en ai aucune idée.
Garcia : Qu’est-ce qu’ils peuvent se dire ?
Reid : Peut-être qu’elle demande une augmentation.
Emily roule les yeux et lève les sourcils.
Garcia : Ils ont jamais été fermé ces stores.
Bureau de Hotchner – BAU – Quantico – Jour
JJ : J’y ai bien réfléchi. Je ne suis pas intéressée.
Strauss : Si je comprends bien, vous avez refusé ce poste à deux reprises sans consulter votre supérieur ?
Hotch : L’agent Jareau n’est pas obligé d’en discuter avec moi.
Strauss : Si le Pentagone téléphone à un des membres de votre équipe, vous devez en être informé. Pourquoi ne pas avoir dit à l’agent Hotchner que vous aviez refusé le poste ?
JJ : Si je n’ai pas voulu le tenir au courant, c’est parce que…
Strauss : Vous savez qu’il s’agit d’un bien meilleur emploi.
JJ : Parce que je ne veux pas quitter ce poste.
Strauss : Ca fait 6 ans que vous travaillez ici.
JJ : Presque 7, madame.
Strauss : Le changement a du bon. Et, d’après ce que j’ai compris, vous aurez moins de déplacement et vous pourrez rester auprès de votre fils.
JJ : Je vous demande pardon ?
Strauss : Je sais que vous faites des sacrifices.
JJ : J’adore mon travail. Ça fait de moi une meilleure personne, une meilleure mère. Et, tous les sacrifices que j’ai pu faire, c’est pour ma famille. Et, je vous assure que je n’ai aucun regret.
Hotch : Nous savons tous que l’agent Jareau est une pièce maîtresse de notre équipe. Et, il est compréhensible que notre organe exécutif demande sa mutation. Ceci étant, si notre collègue décide de refuser leur proposition, vous ne pouvez pas la forcer.
Strauss : Non, c’est clair. Vous avez vu les images de la disparue ?
Hotch : Ils sont en train de les regarder.
Strauss : On vous attend dans le Maryland d’ici une heure.
Hotch : On y sera. Merci.
Strauss part.
Hotch : JJ. Le Pentagone ?
JJ : Désolée. J’aurais dû vous mettre au courant.
Hotch : Non, c’est rien. T’as bien réfléchi ? Agent de liaison pour le département de la défense, c’est une sacrée promotion. T’es sûre que tu veux pas du poste ?
JJ: Hotch. Ma place est ici.
Alors que JJ quitte le bureau de Hotch, Prentiss, Reid et Garcia détournent le regard. JJ rejoint Rossi.
Rossi : Je trouve que pour des profilers, ils sont pas très discrets. Et, même plutôt lourds.
JJ : Vous avez étudié les suspects ?
Rossi : Ca se présente comme une relation dominant/dominé typique, mais je doute que ce soit aussi simple que ça.
JJ : On a peu de temps pour trouver la faille.
L’équipe se réunit, marchant en direction de leur jet.
Morgan : Ils sont en garde à vue depuis longtemps ?
Hotch : 60h. On a 12h pour obtenir des aveux ou un corps.
Reid : Syd Pearson a de l’argent et des relations. On le reverra jamais si on le libère.
Prentiss : Et Barrett ?
Reid : Il a pas le même niveau de vie.
Garcia : Vous croyez que ces types l’ont enlevé ?
Hotch : La police le croit.
Rossi : Ils ont essayé de les monter l’un contre l’autre, mais ça n’a pas marché.
Reid : C’est parce qu’ils se connaissent depuis qu’ils sont gosses.
Morgan : On a à peine 30 minutes de vol. Ça suffira pas pour fouiller leur passé.
Garcia : La première page concerne la victime. Les deux autres pages concernent les suspects.
Tandis que l’équipe monte dans l’ascenseur, Garcia leur tend un dossier.
Hotch : On aura besoin de leurs relevés de carte bancaire et de la liste de leurs appels.
Garcia : Vous aurez tout ça à votre arrivée.
JJ : Merci.
JJ est la dernière à arriver. Garcia l’arrête avant qu’elle monte dans l’ascenseur.
Garcia : Est-ce que ça va ?
JJ sourit.
JJ : Tu veux parler de Strauss ? Arrête. Je connais ce regard. Tout va bien se passer.
GENERIQUE
A bord de l’avion – Jour
JJ Voix Off : Jean Racine a dit : “Ce n’est point une nécessité qu’il y ait des sangs et des morts dans une tragédie. Il suffit que tout s’y ressente de cette tristesse majestueuse qui fait le plaisir de la tragédie."
JJ s’asperge le visage d’eau quand Reid frappe à la porte.
Reid : Est-ce que ça va ?
JJ : Ouais, et toi ?
JJ sort des toilettes.
Reid : Je suis un peu barbouillé. Excuse-moi.
Il se précipite dans les toilettes. Prentiss et Morgan attendant une explication de la part de JJ qui s’assoit à leurs côtés.
Prentiss : Ca va ?
JJ : Oui. J’ai reçu une offre du Pentagone. J’ai refuse deux fois. J… J’ai rien dit à Hotch ni à Strauss.
Morgan : Et maintenant, Strauss veut que tu dises oui. Normal, c’est bon pour ton image que t’aies une promotion.
JJ : Je lui fais absolument pas confiance.
Prentiss : T’as bien raison. Et Hotch, il dit quoi ?
JJ : Il sait que je veux rester.
Prentiss : Ah, tout va bien alors.
JJ : Penelope est vraiment secoué, non ?
Morgan : T’as l’air étonnée ?
Reid rejoint l’équipe au moment où Rossi et Hotch arrivent.
Hotch : On fait le point.
JJ : Ok. Kate Joyce, 19 ans, a été vue pour la dernière fois alors qu’elle sortait d’un bar avec ces deux hommes, Sydney Pearson et James Barrett. Ils ont 20 ans. Ses amis ont signalé la disparition lorsqu’ils ne l’ont pas vue le lendemain à leur rendez-vous. C’était il y a à peu près trois jours.
Rossi : Leur version, c’est qu’ils ont déposé Kate au motel, mais le motel n’est pas équipé de caméras de surveillance.
Hotch : Des recherches ont été menées partout sur l’île.
Reid : Ils dragué toutes les criques sans rien trouver.
JJ : Ils auraient tous les deux couché avec Kate. Ils affirment qu’elle était consentante.
Prentiss : Il n’y a aucun moyen de confirmer. Ils n’ont pas de corps.
Morgan : Elle devait pas être consentante.
Rossi : Il faut qu’on prouve qu’ils ne sont pas uniquement coupables d’avoir été vus avec elle.
Morgan : La police n’a trouvé aucune incohérence dans leur récit. On va devoir les briser psychologiquement.
Hotch : Morgan et Prentiss, vous mènerez l’interrogatoire. Dave et Reid, vous commencerez par le bar. JJ, t’iras voir la famille de Kate au commissariat.
JJ : Ils y sont encore ? Depuis trois jours ?
Hotch : Ils sont pas rentrés à l’hôtel. Je veux que tu restes avec eux.
JJ : D’accord.
Commissariat d’Atlantic Beach– Atlantic Beach, Maryland – Jour
Lieutenant Mathias : Ils bougent pas d’ici. Le maire leur a lui-même proposé une suite au Harrison Grand, mais ils ont refusé.
JJ : Ils peuvent pas. Vous êtes leur seule source d’informations. Partir d’ici augmenterait leur souffrance.
Lieutenant Mathias : Je les ai tenus éloignés des suspects. Je comprends pas pourquoi vous voulez les confronter.
Hotch : Vous verrez.
JJ rejoint les parents de Kate Joyce.
Mme Joyce : Vous êtes du FBI ?
JJ : Oui, madame. Jennifer Jareau.
Mme Joyce : JJ ? Kate a failli s’appeler Jennifer. Jennifer Joyce. On l’aurait appelé JJ.
JJ : Est-ce que vous désirez aller à l’hôtel ? Je vous accompagne. On restera en contact avec mon équipe.
Mr Joyce : Ces garçons restent au commissariat ?
JJ : Oui, monsieur.
Mr Joyce : Dans ce cas, moi aussi.
JJ : D’accord. On va trouver un endroit pour parler. Venez.
Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach, Maryland – Jour
Le lieutenant Mathias montre une vidéo de Kate quittant le club avec les suspects.
Lieutenant Mathias : Hier, ça a fait les infos nationales. On a la pression. Le maire préfère l’attaque d’un requin blanc à ce genre d’homicides.
Hotch : Normal. Ce genre de psychose fait de lui une victime. Alors que là, il est responsable.
Lieutenant Mathias : Elle est montée dans cette voiture et après on ne sait rien de ce qu’il s’est passé.
Hotch : Leur version des faits est crédible. Ils l’ont raconté une dizaine de fois sans se contredire. Il y a forcément une part de vérité.
Lieutenant Mathias : Syd Pearson est un vrai petit con. Et, Jimmy Barrett est bête à manger du foin.
Hotch : Mais, c’est des amis d’enfance.
Lieutenant Mathias : Ouais, allez comprendre.
Hotch : Il y a forcément une raison.
Lieutenant Mathias : Ils n’ont pu sortir de leur cellule que pour être interrogés ou aller aux toilettes.
Hotch : Vous les avez filmés ?
Lieutenant Mathias : Oui, on a des caméras dans les deux pièces.
Hotch : On va devoir se fier à leur langage corporel. Ça nous révèlera leurs faiblesses.
Hotch regarde par la fenêtre les suspects se déplacer dans le commissariat. Mr Joyce regarde également et se précipite pour confronter les deux hommes.
Mr Joyce : Et, toi !
Jimmy Barrett : Quoi ?
Mr Joyce : Qu’est-ce que t’as fait à Kate ?
Policier : Calmez-vous.
Mr Joyce : Je vais vous tuer. Je vais vous tuer, vous comprenez ? Est-ce que t’as compris ?!
Syd Pearson : Qu’il s’approche pas de moi.
La police les sépare. Jimmy paraît inquiet de la menace du père, contrairement à Syd.
Hotch : Barrett a évité le conflit. Pearson a joué la provocation.
Morgan : Le blond a vraiment l’air de se régaler.
Prentiss : S’il sait où est Kate, c’est lui qui mène le jeu.
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach, Maryland – Jour
Prentiss passe sa tête dans la salle d’interrogatoire de Syd.
Prentiss : Eh, vous voulez quelque chose ?
Syd Pearson : Quoi ?
Prentiss : Un verre d’eau ? Un jus de fruits ? Vous avez faim ?
Syd Pearson : Je crève de faim.
Prentiss : Allez-y.
Syd Pearson : Un sandwich au roastbeef et des frites. Avec de la mayo.
Prentiss : D’accord.
Il sourit.
Syd Pearson : Et une bière.
Elle rit.
Prentiss : Bien essayé.
Salle d’observation – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach, Maryland – Jour
Prentiss entre.
Lieutenant Mathias : Mais, à quoi vous jouez ?
Hotch : On établit une relation de confiance.
Lieutenant Mathias : Vous allez voir l’autre aussi ?
Prentiss : Non.
Lieutenant Mathias : Ah bon ? Lui, vous allez pas le voir ?
Hotch : Pas encore.
Lieutenant Mathias : Ah oui ? Vous savez, on n’a pas énormément de temps.
Hotch : Ca fait plus de deux jours qu’ils répondent aux mêmes séries de questions. Si on fonctionne de cette façon, on va droit dans le mur.
Lieutenant Mathias : J’y comprends rien.
Morgan : Si on y va tout de suite, ils gardent le pouvoir.
Lieutenant Mathias : Alors, on fait quoi ? On patiente ?
Hotch : Pour l’instant.
Rue – Atlantic Beach – Jour
Reid et Rossi marchent en direction du club.
Reid : Kate Joyce vient d’une famille stable. Elle a fréquenté de bonnes écoles, elle a de bonnes notes, de nombreux amis.
Rossi : Tous ces éléments font d’elle une vraie petite fille modèle.
Reid : Vous y croyez pas ?
Rossi : Non, je suis sûre qu’elle est adorable.
Reid : Mais ?
Rossi : Mais, elle a 19 ans. Tout le monde est d’accord. On l’a voit mal partir avec ces garçons.
Reid : Pourtant, elle l’a fait.
Rossi : Oui. Mais, pourquoi ? Pourquoi cette adolescente, cette jeune fille modèle, irait courir un tel risque ?
Au Club – Atlantic Beach – Jour
Reid et Rossi regardent les images des caméras de surveillance du club.
Reid : On n’a pas beaucoup d’images à se mettre sous la dent.
Rossi : On en a assez vu pour savoir ce qu’il s’est passé. Kate Joyce et ses amis se déplaçaient de groupe en groupe.
Reid : Contrairement aux suspects qui, eux, l’attendaient.
Rossi : Elle avait l’embarras du choix. Pourquoi elle a été attirée par ces garçons ?
Reid : Et si elle les connaissait ?
Rossi : Ses amis en auraient parlé à la police. Ça faisait qu’une semaine qu’elle était là.
Reid : Elle devait leur faire confiance.
Rossi : Pourquoi ?
Reid : Elle a peut-être voulu tester ses limites, mais elle est bien trop prudente pour partir avec de parfaits inconnus.
Rossi : Donc, elle les a rencontrés avant vendredi soir.
Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Les Joyce montrent à JJ un album photo où Kate est avec son équipe de natation.
JJ : Quel amour. Elle a toujours été bonne nageuse ?
Mrs Joyce : On l’a inscrite aux cours de natations dès notre second été ici. C’était quand ? En 95 ?
JJ : Et lui, c’est qui ? Votre fils ?
Mrs Joyce : Drew.
JJ : Ils étaient dans le même groupe. Il a l’air un peu plus jeune, non ?
Mrs Joyce : Il est mort d’une leucémie.
JJ : Je suis désolée.
Mrs Joyce : Kate a toujours été très protectrice avec lui. Elle a été très affectée.
Un téléphone rouge sonne et Mr Joyce l’éteint, furieux.
Mr Joyce : On aurait dû être ici. Si on avait pris la route…
Mrs Joyce : Elle ne serait pas venue, tu le sais bien.
Mr Joyce : T’arrêtes pas de dire ça.
Mrs Joyce : C’est la vérité. Son but, c’était de s’échapper.
Mr Joyce : S’échapper ? Elle voulait échapper à ses parents ?
Mrs Joyce : J’en ai aucune idée. Elle voulait faire une pause.
Mr Joyce : Tu n’aurais pas du la laisser.
Mrs Joyce : Notre fille a 19 ans. Comment tu voulais que je l’en empêche ? On lui avait dit qu’on était d’accord.
Mr Joyce : Oui, mais on a eu tord.
Mrs Joyce : Bon sang, tu crois pas que je le sais ?!
JJ : Je sais que vous essayez de trouver une logique à tout ça mais, croyez moi, il n’y aucune logique dans ce qui s’est passé.
Mr Joyce : Non. Vous n’avez aucune idée… aucune idée de ce que nous vivons. On avait deux enfants et on nous les a enlevés ! Et, quoique vous disiez, vous ne pourrez rien y changer.
JJ : C’est vrai. C’est naturel de vouloir trouver un coupable. Mais, pour l’instant, vous allez avoir besoin de compter l’un sur l’autre.
Hall – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Garcia appelle Hotch.
Hotch : Garcia, t’as du nouveau ?
Garcia : Alors… J’ai des tonnes de données. Des factures de téléphones, des relevés de cartes de crédit, de la délinquance juvénile. Je vous envoie tout ça. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux là ont toujours eu des problèmes.
Hotch : Ca a commencé quand ?
Garcia : Pendant l’été 2000.
Hotch : Ils avaient que 10 ans. Qu’est-ce qu’ils avaient fait ?
Garcia : Oh, je vous laisse regarder. Vilains garçons.
Salle d’observation – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Morgan : Vol à l’étalage, vandalisme, incendie de maison.
Prentiss : Un bâtiment abandonné. Feu d’artifice.
Morgan : Les poursuites ont été abandonnées l’été dernier.
Prentiss : On dirait qu’ils sont capables du pire quand ils sont tous les deux.
Hotch : Vous êtes prêts ?
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Morgan entre, s’assied et commence l’interrogatoire de Syd Pearson.
Morgan : Salut.
Syd Pearson : Salut.
Morgan : Je m’appelle Derek Morgan. J’appartiens aux départements des sciences du comportement du FBI. Tu t’es fait quoi ?
Syd Pearson : Oh, j’avais déjà ça avant vendredi soir.
Morgan : C’est pas ma question.
Syd Pearson : Mais, je sais ce que vous pensez.
Morgan : Alors là, j’ai des doutes. Waouh. Tu joues à Lacrosse en première division. Tu dois être gaucher.
Syd Pearson : Je me suis fait une triple fracture.
Morgan : Oh ! Ça craint. Je parie que t’es une bête. Dommage que t’aies pas répondu à leurs attentes. Pourquoi ? Qu’est-ce qui s’est passé ? T’as toujours pas digéré que les gens de Chapel Hill te virent ? Remarque, c’est vrai que t’avais dit à tout le monde que t’avais été pris. C’est moche. C’est pas vraiment la classe de passer pour un menteur. Pourquoi t’as fait ça ?
Syd Pearson : C’est pas dans votre petit dossier ?
Morgan : Bon, voyons voir. Mon petit dossier me dit que… tu as triché aux exams en demandant à ta copine de les faire à ta place. Encore un coup dur, pas vrai ? Il a fallu qu’elle aille baver, elle pouvait pas se taire. Pourquoi t’as pas demandé d’avocat ?
Syd Pearson : Je vous dis que j’ai rien fait de mal.
Salle d’interrogatoire de Jimmy – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Prentiss commence l’interrogatoire de Jimmy Barrett. Il y a un bip provenant de la caméra.
Prentiss : Je trouve ça vraiment énervant. Vous vous y connaissez en caméscope, vous ?
Jimmy Barrett : La batterie doit être foutue.
Prentiss se lève, ouvrant la porte au moment où le roastbeef et les frites de Syd passent dans le couloir.
Prentiss : Oh. Excusez-moi, vous pouvez remplacer la batterie du caméscope ? Merci. Eh bien, c’est quoi ? Du roastbeef ? On vous en a proposé ?
Jimmy Barrett : J’ai pas faim.
Prentiss : J’avais pas faim avant de renifler ça. Désolée. Alors, euh… Je vois que Syd a une voiture de luxe. C’est chouette, ça. Il vous laisse la conduire ?
Jimmy Barrett : Non.
Prentiss : Oui, c’est vrai qu’il veut tout contrôler. Je lui ai parlé. Il est assez limité, non ? Et, le fait qu’il puisse manger dans de telles circonstances, c’est pas anodin. Il se contente pas d’avoir une voiture. Il a une grosse cylindrée. A 16 ans. Mais, je suppose que c’est le lot de tous les PFR. Enfin, je voulais dire les petits fils de riches.
Jimmy sourit.
Jimmy Barrett : Son père revend des voitures d’une grande marque.
Prentiss : Vous défendez toujours Syd ?
Jimmy Barrett : Je comprends pas.
Prentiss : Laissez tomber. Sinon, je vois que vous avez un bateau. Il s’agit d’un hors-bord avec un moteur deux temps. Il va vite ?
Jimmy Barrett : Ouais. 25 nœuds… 30.
Prentiss : Alors, quand est-ce que vos parents sont venus vivre ici ?
Jimmy Barrett : Je m’en souviens pas.
Prentiss : Vous étiez en quelle classe ? En primaire ?
Jimmy Barrett : Oui, en primaire.
Prentiss : Donc, vous aviez 10 ans. C’est l’année où vous avez rencontré Syd.
Jimmy Barrett : Qu’est-ce que ça a à voir avec cette fille ?
Hotch et le lieutenant Mathias regarde sur un écran.
Hotch : Il l’appelle jamais par son nom.
Lieutenant Mathias : Pourquoi ?
Hotch : Pour se distancer d’elle. Il dépersonnalise la victime.
Prentiss : Vous voulez parler de Kate.
Jimmy Barrett : Je la connaissais pas.
Prentiss : Vous l’avez raccompagnée.
Hotch : Vous avez vu comme il fait craquer sa nuque ? Il est resté impassible tant qu’on a pas parlé de Kate.
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Morgan : D’après vos deux dépositions, vous avez fait la connaissance de Kate vendredi soir. Ça, c’est ses relevés de carte de crédit. Avec ses amis, elle a loué un jet ski à Jimmy vendredi matin.
Syd Pearson : Il y a une centaine de clients par jour.
Morgan : Oui, mais, entre nous… je crois pas qu’ils ressemblent tous à Kate. Sérieux, c’est pas pour ça que Jimmy t’a envoyé un texto vendredi matin ? Il t’a réveillé pour te dire, waouh, viens voir cette nana. Et, t’as aimé ce que t’as vu, pas vrai ? Tu l’as invitée au club et ça aurait pu très bien se passer mais le problème quand t’es avec Jimmy, c’est que ça se termine souvent mal. Et, quand t’ajoutes une fille à votre mélange détonnant, elle a aucune chance de s’en sortir. C’est comme Kelly Graybeal.
Syd Pearson : Qui ça ?
Morgan : L’été dernier. Elle a porté plainte, mais elle a finalement abandonné les poursuites.
Syd Pearson : Ecoutez. Ou, on continue comme ça et ça dure des plombes… Ou alors, disons que je pourrai vous simplifier les choses. Faites-moi passer au détecteur.
Morgan : Après 65 heures, tu demandes le détecteur de mensonges ?
Syd Pearson : Bah, ça dépend.
Morgan : De quoi ?
Syd Pearson : C’est vous qui allez m’interroger ? Parce que j’aurai vraiment aimé que ce soit la jolie brune qui m’interroge.
Salle d’observation – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Un instant plus tard, Prentiss entre dans la salle.
Prentiss : Vous avez entendu ? Barrett veut passer au détecteur de mensonges.
Lieutenant Mathias : Vous rigolez ? Lui aussi.
Salle – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Mme Joyce : Je comprends pas pourquoi ils ont accepté le détecteur de mensonges.
Mr Joyce : Tu te trompes. C’est eux qui l’ont demandé.
JJ : C’est un leurre. Ils tentent de brouiller les pistes en tentant de prouver qu’ils n’ont rien à cacher.
Alors que Syd passe dans le couloir, lui et Mr Joyce échangent des regards.
Mr Joyce : Ils savant où est Kate en ce moment.
JJ : Pour l’instant, on en est pas sûrs. Très bien. On devrait… aller à l’hôtel, d’accord ?
Mme Joyce : On pourrait aller regarder l’océan.
Mr Joyce : J’arrive pas à croire que tu penses à aller regarder l’océan.
Mme Joyce : Est-ce que tu peux arrêter…
Mr Joyce : Tu viens de dire…
Mme Joyce : D’habitude, ça te calme, non ?
JJ : D’accord, écoutez, vous n’êtes pas allés dehors depuis 3 jours. Vous n’avez pas mangé. Vous n’avez pas dormi. Vous ne tiendrez jamais à ce rythme-là.
Mr Joyce : Je vous rejoins.
JJ aperçoit Rossi et Reid de retour et quitte les parents pour parler à l’équipe.
Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Rossi : On pense que Kate était en confiance avec ces garçons.
JJ : Comment ça ? Leur première rencontre, c’est quand ils ont loué les jet-ski.
Reid : Ça prouve pas que c’était la première.
Rossi : Garcia regarde aussi les relevés de cartes de crédit de ses amis. Ils ont très bien pu se rencontrer ailleurs.
JJ : J’en sais rien. Je la vois pas faire ça.
Rossi : Ils sont beaux garçons, charmeurs. Ils ont 19 ans. Tu te rappelles de tes 19 ans ?
JJ : Mais, je la vois mal se faire embarquer par deux garçons.
Prentiss : Et si Pearson lui avait promis de se débarrasser de Barrett ?
JJ : Et, tu crois que Barrett se serait venger ?
Prentiss : C’est une piste intéressante.
Hotch : Quand est-ce qu’on aura les résultats ?
Lieutenant Mathias : Dans peu de temps. Et si… s’ils étaient innocents ? On devrait repartir à zéro ?
Hotch : L’un d’entre eux sait où est Kate.
Lieutenant Mathias : Comment vous pouvez en être sûr ?
Hotch : Un innocent reste pas assis tranquillement pendant trois jours. Il devient très vite agressif.
Morgan : Ces types en font des tonnes pour paraître calmes et sereins. Ils ont quelque chose à cacher.
Lieutenant Mathias : Et le détecteur de mensonges ?
Morgan : Ils veulent gagner du temps. Les tueurs en série sont des manipulateurs.
Lieutenant Mathias : Les tueurs en série ? On a qu’une victime potentielle pour le moment.
Hotch : Il s’agit d’une caractéristique qualificative. Le nombre de meurtres n’entre pas en compte.
Morgan : Ils avaient déjà agressé une fille dans le passé. Ils allaient remettre ça, c’était qu’une question de temps.
Prentiss : Barrett est le faire-valoir idéal pour Pearson. Sa famille a été déracinée, ce qui l’a forcé à s’adapter à un nouvel environnement. Il veut s’intégrer et il cherche un modèle.
Morgan : Et, Pearson est le personnage dominant. Il est intelligent, fort, exubérant, il est charismatique et riche.
Rossi : Les deux font la paire.
Hotch : Tu vas l’interroger.
Rossi : Avec joie.
Lieutenant Mathias : Je vous accompagne.
Rossi et Mathias s’en vont.
Hotch : Est-ce que ses parents tiennent le coup ?
JJ : Ils ont déjà perdu un fils il y a 3 ans. Si on retrouve pas Kate…
Hotch : Kate les connaissait peut-être mieux qu’on le pense. Va falloir creuser dans ce sens.
JJ : Creuser ?
Hotch : Ils nous révèleront des choses s’ils pensent que ça peut aider.
JJ : Je sais. C’est juste que… On devrait pas en arriver là.
JJ s’en va.
Morgan : Hotch, il faut qu’elle reste.
Hotch : Strauss nous croit tous remplaçable. J’ai tenté de convaincre ses supérieurs du contraire.
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Rossi entre et s’assied.
Syd Pearson : Donc, le méchant flic, c’est vous ?
Rossi : Je suis pas flic. Sydney Xavier Pearson. Quand on a un nom pareil, on est bien éduqué. Un gentleman conduit une dame jusqu’à la porte.
Syd Pearson : C’est pas vraiment ce qu’elle est.
Rossi : Surveille ton langage.
Syd Pearson : Elle avait le feu là où je pense. Elle m’a quasiment supplié de la suivre.
Rossi : Arrête de me raconter…
Morgan entre brusquement avec les résultats du détecteur de mensonges.
Morgan : Il s’est pas fait épinglé. Alors ? Comment t’as fait ?
Rossi : Ce petit con croit que ses mensonges sont la vérité. Il respire profondément et ça passe.
Syd Pearson : Il a un ton un peu trop théâtral. Non, c’est beaucoup plus simple que ça. Je vous assure, c’est… En réalité, je lui ai rien fait du tout à cette fille, c’est clair ?
Morgan : Tu lui as rien fait du tout ? On a eu le droit à une description détaillée.
Syd Pearson : Ah non, attention. Mon ADN se trouve… Il y en a partout sur cette fille. Mais, ça veut pas dire que je l’ai tuée. J’ai des photos.
Morgan : Quoi ?
Syd Pearson : Sur mon portable. Vous voulez voir ?
Rossi : Tu nous donnes l’autorisation ?
Morgan ouvre la porte et se met à hurler.
Morgan : Amenez-moi les affaires de ce type ! Tout de suite !
Salle d’interrogatoire de Jimmy – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Reid interroge Jimmy.
Jimmy Barrett : C’était quoi ce bruit ?
Reid : C’était la caméra.
Jimmy Barrett : Non. Quelqu’un a crié.
Reid : C’était l’agent Morgan. Barrett, il est écrit ici que vous étiez en retard d’une demi-heure samedi matin.
Jimmy Barrett : J’avais la gueule de bois.
Reid : La gueule de bois, ça on savait. Mais, le retard par contre… On dirait que vous arrivez toujours 10 minutes en avance. Vous faites le plein des jet-ski, vous sortez les gilets. Qu’est-ce qui s’est passé ce matin-là ?
Jimmy Barrett : Je viens de vous le dire. J’avais la gueule de bois.
Reid : Oui. La gueule de bois. Grasse matinée. Et, pour vendredi soir, après être sorti du bar ?
Jimmy Barrett : On est allés jusqu’aux criques.
Reid : Jusqu’aux criques. Vous pourriez me dire à quelle heure s’il vous plaît ? A quelle heure vous êtes allés aux criques ?
Jimmy Barrett : 2:00, 2:30.
Reid : Pourquoi aller à la plage à 2h du matin ?
Jimmy Barrett : Les bateaux rentrent de la pêche.
Reid : Les bateaux rentrent de la pêche à 2h30 ?
Jimmy Barrett : Oui. Ils pêchent toute la nuit et ils ramènent leurs prises. Ensuite, ils vendent ça sur les quais aux restaurateurs. Syd voulait lui montrer. Ensuite, il l’a raccompagnée. Il l’a déposée devant l’hôtel et, l’instant suivant,
Reid : Vous vous êtes pas réveillé ?
Jimmy Barrett : Mon réveil marche plus.
Reid : Bien sûr. Votre réveil ne marche plus.
Jimmy Barrett : Bah ouais.
Reid : Ça vous a énervé ?
Alors que Reid répète ses questions, Jimmy devient de plus en plus agité, sautant finalement de sa chaise.
Jimmy Barrett : Vous pouvez réparer cette putain de camera, s’il vous plaît ?!
Prentiss entre avec les résultats du détecteur de mensonges.
Prentiss : Assis. Comment t’as réussi ?
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Syd Pearson : Bon. Un gentleman ne partage pas. Mais, pour vous… Vous voyez ? Aucune larme.
Rossi attrape le portable des mains de Syd quand il montre une photo de Kate Joyce souriant aux criques et sort de la pièce.
Syd Pearson : Elle avait l’air de s’amuser, non ?
Salle – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
JJ : Est-ce que Kate buvait souvent.
Mme Joyce : Je vous ai dit qu’elle était sportive.
JJ : Ça vous a surpris sa fausse carte d’identité ?
Mme Joyce : C’est pas un secret. Elle aime sortir avec ses amis.
Mr Joyce : Pourquoi vous faites ça ?
JJ : Je ne suis pas là pour la juger. Je veux la retrouver.
Mr Joyce : Quelle heure est-il ?
JJ : 19h30.
Mme Joyce : Il fait Presque nuit. Vous n’avez pas de temps à perdre maintenant. Il faut la retrouver.
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
L’interrogatoire continue. Rossi et Morgan travaillent sur Syd, le gardant éveillé et debout pendant des heures.
Rossi : Où est-elle ?
Syd Pearson : J’en sais rien.
Rossi : Où est Kate Joyce ?
Syd Pearson : Vous êtes dur d’oreille, c’est pas vrai !
Morgan : Il y a un truc qui me tracasse. Il y a un truc que j’arrive pas à comprendre.
Rossi : Qu’est-ce que c’est ?
Morgan : Comment elle aurait pu être consentante ? Reste debout. Reste debout. Consentante. Comment vous avez fait ? Comment vous avez fait pour qu’elle couche avec vous deux la même nuit ?
Syd Pearson : Elle aime ça.
Morgan : Quoi en particulier ? Vous deux en même temps, c’est ça ?
Syd Pearson : C’est bon, vous comprenez.
Morgan : Non. C’était chacun son tour, c’est ça, dis-moi ? Elle t’a dit qu’elle aimait ça. Mais, quoi ? Qu’est-ce qu’elle a aimé ?
Syd Pearson : Vous savez bien.
Morgan : Non, je sais pas.
Syd Pearson : Lâchez-moi.
Morgan attrape l’avant-bras de Syd et le serre.
Morgan : C’est ça que tu lui as fait ? Tu l’as coincée ?
Syd Pearson : Je vous ai dit qu’elle adorait ça.
Morgan : Tu l’as tenue comme je te tiens. Tu l’as étranglée. Combien de temps elle a mis à capituler ? Je sais exactement ce que tu lui as fait. Tu sais ce que je pense, Syd ? Kate a pas voulu faire des galipettes avec ton copain. Alors, elle t’a suppliée de la raccompagner. Mais, on fait pas ça à son pote, question d’éthique. Alors, t’as aidé ton ami. T’as coincé la petite sur la banquette arrière. Peut-être même que tu l’as jetée par terre. Peut-être que tu l’as cognée trop fort. Elle respirait plus et vous vous êtes retrouvés coincés, c’est ça ?
Syd Pearson : Non, c’est faux.
Morgan : C’est ça que tu appelles consentante ?
Salle d’observation – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Prentiss et Reid ont travaillé Jimmy.
Lieutenant Mathias : Ils savent très bien gagner du temps.
Prentiss : Oui. Combien il nous reste ?
Lieutenant Mathias : Il reste moins de 3h.
Hotch : Qu’est-ce que t’en dis ?
Prentiss : Il est pas assez malin pour avoir fait ça tout seul. Il a toujours été suiveur. Pearson a suffisamment de charme pour emballer les filles et Barrett est là pour tenir la chandelle.
Hotch : Jette un œil aux photos.
Hotch lui montre les photos sur le portable de Syd.
Prentiss : On dirait que Barrett ne l’intéresse pas du tout.
Hotch : Mais, c’est lui qu’elle a rencontré le matin.
Prentiss : D’accord. Je vais le pousser à bout. Et, ça se passe comment là-bas ?
Hotch : Je ne serai pas étonné que Morgan éteigne la caméra dans une minute.
Couloirs – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Hotch décroche un appel d’Erin Strauss.
Strauss : Je vous l’ai déjà dit. La mutation de l’agent Jareau était une décision définitive.
Hotch : Madame, je vous demande de ne pas en vouloir à l’agent Jareau parce que je ne vous ai pas consulté.
Strauss : Je sais que c’est dur. Et, notamment sur le plan affectif…
Hotch : Non, vous faites erreur. C’est une mauvaise décision. Elle est indispensable à l’équipe.
Strauss : J’ai peur que l’affaire soit réglée.
Hotch : C’est inacceptable.
Strauss : Mais, que voulez-vous que j’y fasse Aaron ? Je devrais perdre mon emploi pour qu’elle puisse garder le sien ?
Hotch : Et, je n’ai aucun mot à dire ?
Strauss : Vous n’y êtes pas. Ils ne vous demandent rien du tout. Ils la veulent dès maintenant à Washington, c’est compris ?
Salle d’observation – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Rossi et Morgan regardent Syd.
Rossi : Qu’est-ce que t’en penses ?
Morgan : J’en sais rien. Ce qui est sûr, c’est qu’il se sent pas coupable. Il a pas honte. Il lui a fait subir des atrocités, mais… Je crois pas qu’il l’ait tuée.
Rossi : Alors, on en est où ? Ce gosse est seulement coupable d’être un sale mec ?
Morgan : On peut pas l’inculper pour ça.
Salle d’interrogatoire de Jimmy – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Jimmy Barrett : L’érosion a très progressivement creusé la roche. Les criques viennent de là.
Prentiss : La seule chose à laquelle on peut se fier, c’est le sol sous ses pieds, jusqu’au jour où il se met à trembler.
Jimmy Barrett : C’est une espèce de métaphore ?
Prentiss : A toi de me le dire.
Jimmy Barrett : Tout ce que je sais, c’est que moi je suis droit dans mes bottes. C’est tout.
Salle d’observation – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
JJ : Il est plus malin que vous le pensiez.
Hotch : Il ne prononce jamais le mot ‘eau’. Il parle toujours de criques.
Morgan : Il est de la région. Il connaît les caractéristiques de l’île.
Hotch : Il est en train de faiblir.
JJ : Il jouerait la comédie ?
Hotch : Barrett n’a jamais nommé Kate. Il est agité. On sent bien qu’il est soumis, mais pas si faible que ça.
Rossi : Il n’a ni la carrure ni l’assurance pour faire illusion, donc il charge Syd de conclure l’affaire.
Morgan : Sur les photos, Kate s’intéresse pas à lui.
JJ : Quelles photos ?
Morgan lui donne le portable et JJ se met à regarder les photos.
Morgan : Comment Barrett a pu résister au détecteur de mensonges ?
Hotch : Et, s’il l’avait pas tuée…
Rossi : En tout cas, il a dû s’assurer qu’on la retrouve jamais.
Morgan : Il a un bateau.
Hotch : La police l’a fouillé et, à bord, aucune trace de Kate.
Morgan : Il est équipé d’un GPS ?
JJ remarque le téléphone de Kate sur une photo.
JJ : C’est le téléphone de Kate. Là, sur la banquette arrière. Et, sa mère l’a, en ce moment.
Morgan : T’en es sûre ?
JJ : Oui, ils l’ont récupéré dans sa chambre.
Hotch : Donc, ils l’ont raccompagnée.
Salle de conférence – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Morgan : Le portable de Kate était dans leur voiture. Ensuite, il a réapparu dans sa chambre.
Lieutenant Mathias : Comment ?
Hotch : La majeure partie de leur version est vraie. C’est pour ça qu’ils n’ont rien changé.
Prentiss : Ils ont vraiment déposé Kate à l’hôtel. Pearson a raccompagné Barrett, c’est vrai, mais, vu que Barrett avait été rejeté, il est retourné là-bas pour se venger.
Lieutenant Mathias : Pourquoi elle lui a ouvert la porte ?
JJ : Parce qu’il avait ça.
JJ montre le portable.
Lieutenant Mathias : Il y a pas de trace de lutte dans la chambre.
Prentiss : Barrett a dû l’attirer dehors. Il l’a peut-être droguée et emmenée dans son bateau.
Reid : Il est obsédé par le front de mer, par les horaires des bateaux. Il sait quand les pêcheurs rentrent et quand les touristes s’en vont.
Lieutenant Mathias : Le sang de leurs prises attire des centaines de requins. C’est un vrai festin nocturne, faut voir ça.
Prentiss : On lui a demandé s’il l’avait tuée. Il a dit que ‘non’. Il a dit qu’il savait pas où se trouve le corps.
Reid : En théorie, c’est pas des mensonges.
Lieutenant Mathias : Comment prouver que c’est lui ?
Hotch : On va le faire avouer.
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Morgan montre à Syd une photo de Jimmy et lui dans la voiture, où se trouve le téléphone de Kate.
Morgan : Ça, c’est après que tu l’as déposé au motel. On est d’accord ?
Syd Pearson : Tout à fait.
Morgan : Une photo de la victoire. Donc, Kate est rentrée, mais son portable est resté dans la voiture.
Syd Pearson : Et alors ?
And?
Morgan : On l’a retrouvé dans sa chambre. Tu sais comment il est arrivé là ?
Syd est choqué.
Salle d’interrogatoire de Jimmy – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Prentiss, JJ et Reid confrontent Jimmy.
Prentiss : Pourquoi le GPS de ton bateau a disparu ?
Jimmy Barrett : C’est des salades.
JJ : Il l’a jeté après s’être débarrassé d’elle.
Jimmy Barrett : Qui êtes-vous ?
JJ : Regarde. Grâce à ça, t’es entré dans sa chambre.
Jimmy Barrett : Qui c’est, elle ?
Reid : La crique est déserte entre 4 et 5h du matin. C’est là que tu l’as emmenée ?
Prentiss : Tu voulais pas que la police la retrouve, alors t’es parti au large. Et, t’avais le temps. T’avais 6h avant d’aller au travail. Jusqu’où t’es allé ? A environ120 kilomètres des côtes ?
Reid : Avec un plein, un hors-bord peut faire250 kilomètres. A30 km/h, l’aller-retour a pris un peu plus de 6h. Ce qui explique ton retard.
JJ : Mais, tu l’as pas tuée. Tu l’as juste abandonnée. Tu savais que ça passerait au détecteur de mensonge.
Salle d’interrogatoire de Syd – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Morgan : Pourquoi t’as emmené Kate jusqu’à la crique ?
Syd Pearson : Pour voir les bateaux.
Morgan : Arrête tes conneries ! Tu sais ce qui se passe là-bas au milieu de la nuit ! Les requins se tapent leur gueuleton. Et, ils nettoient votre bordel par la même occasion. Et, c’est pour ça que vous avez jeté son corps là-bas.
Syd Pearson : Non.
Morgan : C’est toi qui l’as jetée ?
Syd Pearson : Non ! Pas du tout ! Ça va pas ? Non, je vous jure que je l’ai pas tuée. Je vous jure que j’ai pas fait ça, hein ? Il faut me croire.
Salle d’interrogatoire de Jimmy – Commissariat d’Atlantic Beach – Atlantic Beach – Jour
Jimmy Barrett : Je crois que c’est terminé.
JJ : Ah oui, t’es sûr ? Tu leur as enlevé leur fille, leur dignité. Tu gagneras pas la partie. On va la retrouver.
Jimmy Barrett : Vous croyez qu’elle a encore une chance ?
Mer – Atlantic Beach – Nuit
Hélicoptères et bateaux fouillent la zone, à la recherche de Kate.
Hotch : D’accord. Merci. Le garde-côte est à100 kilomètres au large. Aucun signe d’elle.
JJ : Kate est une très bonne nageuse. S’il ne l’a pas tuée avant qu’elle soit dans l’eau, je dirais qu’il y a encore une chance.
Hotch : Ça fait 3 jours qu’elle est dans l’océan.
JJ : Je sais.
Les hélicoptères continuent leurs recherches.
Kate : Au secours ! Au secours ! Venez me chercher ! Au secours ! Oh, je vous en prie, aidez-moi !
Finalement, un hélicoptère illumine une bouée de secours où Kate est accrochée, criant à l’aide.
Lieutenant Mathias : Agent Hotchner. Ils l’ont retrouvée accrochée à une balise. Et, elle est en vie.
JJ : Oh, elle a réussi. Elle s’est accrochée.
Quelqu’un vient secourir Kate. JJ approche les parents de Kate.
JJ : Ils l’ont retrouvée et elle est en vie.
Mme Joyce enlace JJ, sous le regard d’Hotch.
Hôpital – Atlantic Beach – Nuit
JJ et Mr Joyce regardent Kate et sa mère allongées sur le lit.
Mr Joyce : Vous savez ce qu’elle a commence par nous dire ? Qu’elle était désolée. Ils l’ont étranglée, ils l’ont… et elle est désolée. Vous m’avez sauvé la vie. Ça n’aurait pas été juste de la laisser seule, mais… je ne voulais plus vivre. C’est ma petite fille. Moi, mon boulot, c’est de la protéger. Et, j’étais pas là.
JJ : Vous avez fait d’elle ce qu’elle est. Elle s’est accrochée au beau milieu de l’océan pendant des jours. Je n’avais jamais vu quelqu’un capable d’une telle force.
Mr Joyce : J’aimerais vous la présenter un jour.
JJ : J’en serais ravie.
Mr Joyce : Merci.
JJ : Je suis certaine que… que, de là-haut, votre fils veillait sur elle.
Mr Joyce sourit et JJ lui rend son sourire. Puis, il rejoint sa femme et sa fille dans la chambre d’hôpital.
Bureau de JJ – BAU – Quantico, Virginie – Nuit
JJ prépare ses affaires, éteint l’écran. Hotch rentre derrière elle.
JJ : Je m’en vais quand ?
Hotch : A la fin de la semaine.
JJ : Pardon ?
Hotch : Ils voulaient que tu commences demain.
JJ : C’est hors de question. Je dois former mon remplaçant.
Hotch : Je vais pas te remplacer.
JJ : Non, Hotch, il vous faudra quelqu’un. Vous êtes déjà débordés.
Hotch : On va se débrouiller. J’espère pouvoir te récupérer. Strauss voulais que tu remplisses ce truc.
JJ : Un questionnaire de départ. Non, mais, vous vous moquez de moi ?
Hotch : Elle aime la procédure. Contente-toi d’être sincère. J’aurais aimé pouvoir les empêcher de faire ça. J’ai pas pu intervenir.
JJ : Je sais. Comment je vais pouvoir leur dire que je m’en vais alors que j’aimerais rester ?
Elle regarde vers l’équipe.
Hotch : Nos supérieurs savent très bien nous priver de tout pouvoir. Ils ont l’impression de tout diriger.
JJ : Vous seriez pas profiler ?
Hotch : Tu vas pouvoir bosser dans de meilleures conditions, tu sais ? Tu me manqueras.
Hotch a les larmes aux yeux alors qu’il sert la main de JJ. Il sort du bureau. Le reste de l’équipe regarde, silencieux. JJ remplit ses papiers. Plus tard, elle les rejoint.
Prentiss : Non…
Morgan : Attend une minute, Hotch était pas censé…
JJ : Hotch peut rien y faire. Strauss non plus.
Reid : Ils ont agit sans te consulter ?
Prentiss : Alors, on fait rien, c’est ça ?
JJ : C’est fini.
Morgan : Ca peut pas être aussi simple.
JJ : Faut croire que si.
Morgan est en colère et contrarié.
Morgan : Notre boulot est déjà assez difficile. Maintenant, ils nous mettent des bâtons dans les roues ?
Prentiss : T’es trop douée. C’est ça le problème.
Rossi : C’est vrai. Tout le monde veut profiter de tes compétences. On vient juste de perdre ce que d’autres ont gagné.
Reid : T’as même pas ton mot à dire.
JJ s’approche de Reid.
Bureau de Garcia – BAU – Quantico, Virginie – Nuit
Garcia éteint ses ordinateurs quand JJ entre.
JJ : T’es encore là ?
Garcia : Je m’étais dis que tu finirais peut-être par venir me voir. Tu t’en vas ? T’aurais pu m’en parler. J’aurais pu les en empêcher, leur rendre la vie impossible. J’aurais pu trafiquer ton dossier.
JJ : Ça dépend pas de moi. Ni de Hotch.
Garcia : Quand est-ce qu’ils vont comprendre qu’on est une famille ? Si ça fonctionne si bien, c’est parce qu’on est une famille. Ils s’en foutent ou quoi ?
JJ : J’en sais rien.
Garcia : J’arrive pas à croire que… D’accord, on la refait. Ça, c’est pas ce que je suis censée dire. Je suis censée dire, c’est une formidable opportunité, ce qui est le cas d’ailleurs. Je sais pas du tout comment ce bureau fonctionne sans toi. Tu es indispensable à notre sécurité. Comment on va faire sans toi ?
JJ : T’inquiète pas, ici, il y a plein d’hommes forts pour te protéger.
Garcia : Tu vois, ça, par exemple ? Tu ignores à quel point tu es indispensable. C’est une des 5000 qualités que j’apprécie chez toi.
JJ : C’est pas comme si je déménageais, d’accord ? Et, peut-être qu’on se verra plus que d’habitude.
Garcia : Bien sûr. Au début, on se verra. On prendre la petit déj tous les mardis. Et, un jour, la routine prendra le dessus. Et, je te verrai plus que pour les anniversaires et les vacances.
JJ : Je jure que ça n’arrivera pas.
Garcia : D’accord. T’as pas intérêt parce que je sais où te trouver.
JJ : Oui, c’est clair. Voilà.
Garcia : Bon, tu veux qu’on y aille ensemble ?
JJ : Euh… J’ai… J’ai encore un formulaire à remplir avant d’y aller.
Garcia : Oh. D’accord.
Toutes deux sont au bord des larmes tandis qu’elles s’enlacent. JJ s’éloigne et Garcia se met à pleurer.
Couloirs – BAU – Quantico, Virginie – Nuit
JJ avance vers le bureau de Strauss et préfère placer ses papiers sur le bureau de sa secrétaire plutôt que d’affronter Strauss. Alors qu’elle marche dans le couloir une dernière fois, elle se remémore des souvenirs. Une tape réconfortante d’Emily. Un rire avec Penelope. Spencer touchant son ventre de femme enceinte. Un repas rempli de rires et de discussions avec l’équipe. La première visite de Henry au bureau, tenu par Derek.
JJ Voix Off : Je suis fière d’avoir fait partie de cette famille pendant toutes ces années. D’avoir partagé tant de choses avec eux et d’avoir grandi à leurs côtés. J’emmènerai avec moi le meilleur de chacun d’eux. Ils me serviront de modèles partout où j’irai. Un ami m’a dit d’être sincère avec vous. Alors, voilà ce que je pense. Ce n’est pas ce que je voulais, mais je suivrai maintenant ma propre route avec dignité. C’est peut-être parce que je considère que chaque épreuve est une leçon ou alors parce qu’il n’y a aucune colère en moi. Ou peut-être parce que j’ai fini par comprendre. Il y a des choses que nous ne souhaitons pas voir se produire, mais nous devons les accepter. Des faits qu’on préfèrerait ne pas connaître dont nous devons tenir compte. Et, des gens dont on ne peut pas se passer qu’on doit accepter de quitter.
Elle marche vers l’ascenseur une dernière fois.
FIN