Bureaux – Seattle, Washington – Jour
Une jeune femme, Heather, est sur son ordinateur. Elle reçoit une image d’une voiture d’une personne, dont le pseudonyme est Z4SALE, avec qui elle parle en ligne. Z4SALE écrit « Je vous envoie une photo de la voiture… Peinture et pneus neufs, pas mal, non ? ». Heather demande alors : « Pourquoi le prix est-il si bas ? » La personne répond : « Déménage. Obligé de vendre très vite. Vous voulez l’essayer ? »
Devant les bureaux à l’extérieur – Seattle – Jour
Heather attend dehors sous la pluie, tenant un parapluie en main. Une voiture ralentit et klaxonne en voyant Heather. Cette dernière sourit, ravie de voir la voiture. Le conducteur sort du véhicule et s’approche de Heather.
Heather : Waouh ! Bonjour, je suis Heather.
Ils se serrent la main.
Homme : Oui, bonjour.
Ils montent rapidement dans la voiture, Heather au volant.
Dans la voiture – Seattle – Jour
Homme : Un moteur 6 cylindres, 2 litres 4.
Heather : Avec double carburateur japonais.
Homme : Eh oui, c’est ça. Vous voulez jeter un œil sous le capot ?
Heather : Oui.
Sur la route - Seattle – Jour
La voiture est arrêtée et le capot ouvert. Heather et l’homme jettent un coup d’œil.
Homme : Vous vous y connaissez, je suis impressionné.
L’homme referme le capot.
Homme : Faudra quand même vérifier l’état de la mécanique
Heather : Ok
Homme : Je vais vous laisser mon numéro et on se donne rendez-vous.
L’homme ouvre la portière à Heather.
Heather : Merci.
Il verrouille la porte et la referme avant de se mettre au volant. La voiture redémarre et s’éloigne.
Dans la voiture – Seattle – Jour
Heather indique une rue sur la droite.
Heather : Voyez, c’est… oui, c’est là à droite.
L’homme ne s’arrête pas.
Heather : Oh, non. C’était… Eh oh ! C’était là. Bon, peut-être… peut-être qu’on arrivera à faire demi-tour. Essayez de vous arrêter là.
Heather regarde l’homme qui ne bouge pas. Elle commence à s’inquiéter.
Heather : Mais, qu’est-ce que vous faites ?
Heather fixe l’homme qui ne répond pas.
Heather : Ok. Arrêtez-vous, je descends. Vous me laissez là, arrêtez cette voiture !
N’essayant de ne pas montrer sa panique, elle tente de déverrouiller la portière discrètement, mais l’homme la frappe. Heather crie, tandis que la voiture continue à filer le long de la route.
Chambre - Maison des Hotchner – Washington, D.C. – Nuit
Haley est assise sur son lit tandis que Hotch finit de construire un lit pour bébé.
Haley : Pourquoi pas Andrew ? Ça vient du grec, ça veut dire courage.
Hotch : Et si on l’appelait… Sergio ?
Haley : Oh, je t’en prie, dis-moi que tu plaisantes.
Hotch : Butch ?
Haley : Qu’est-ce que tu penses de Donald ?
Hotch : Hans ?
Haley : Non, attends ! Attends. Je sais. Gideon.
Hotch : Quoi ? Ça, jamais ! T’es cinglée.
Hotch s’approche de Haley et s’assied sur le lit.
Haley : Ça vient de l’hébreu. Regarde ce que ça veut dire. C’est super joli Gideon Hotchner.
Hotch : Non.
Haley : Si.
Hotch : Non.
Haley : Si.
Ils s’embrassent.
Hotch : Non.
Haley : Gideon.
Le fax sonne. Hotch et Haley s’embrassent à nouveau, puis s’enlacent. Hotch prend la feuille qui sort du fax, au sujet d’une jeune femme disparue, Heather.
Dans un bar – Nuit
Morgan est entouré de trois jolies jeunes femmes.
Morgan : Années 40. Il met les bombes dans les gares et dans plusieurs cinémas.
Femme 1 : Je sais, je sais…
Femme 2 : Loseur de bombes, George Metesky.
Morgan : Joli. Les gagnants se requinquent, les perdants trinquent.
Ils trinquent tous sauf la gagnante.
Tous : Santé, A la tienne.
Femme 1 : C’est de la triche. Metesky n’était pas un tueur en série. Aucune de ses bombes n’a jamais tué qui que ce soit.
Morgan : Tu crois qu’on donne que dans le tueur en série ? Tu te trompes. On couvre toutes les psychopathies de tous les genres. On a profilé les deux snipers de Columbia, unabomber, on donne dans le terrorisme, les incendiaires…
Femme 1 : L’agent superviseur qui essaie de saouler les stagiaires.
Le portable de Morgan sonne.
Morgan : Excuse-moi.
Son portable indique que c’est le BAU qui appelle.
Femme 3 : Waouh ! Département des sciences du comportement ! Tu travailles avec Gideon ?
Morgan : Oui.
Femme 3 : T’étais avec lui à Boston ?
Morgan : J’étais censé y être.
Il répond.
Morgan : Oui, c’est Morgan.
Amphithéâtre - BAU – FBI – Quantico, Virginie – Nuit
Des photos de femmes mortes sont affichées sur le mur alors que Gideon donne un cours à de jeunes étudiants.
Gideon : L’un de vous reconnaît-il ses visages ?
Femme 1 : Ce sont les victimes du bandit de grands chemins.
Gideon : Ce sont les journalistes qui lui ont trouvé ce surnom. Nous, nous l’appellerons le sujet inconnu ou l’anonyme. J’ai dit à la police de Virginie : « vous recherchez un homme de race blanche d’une vingtaine d’années, possédant une voiture américaine, exerçant un emploi peu gratifiant. » Je leur ai dit : « quand vous le trouverez, soyez pas surpris de l’entendre parler avec un bégayement prononcé ».
Femme 2 : Pardon. Sans vouloir me montrer sceptique, comment vous le savez ? Un bégayement ?
Gideon : Où les meurtres ont-ils eu lieu ? Chemins déserts, isolés. Si je suis un tueur et que j’éprouve un irrésistible besoin d’exercer ma violence comme ça au milieu de nulle part, c’est que je n’ai pas confiance en moi. Attirer mes victimes dans ma voiture comme Ted Bundy le faisait est irréalisable parce que je suis un homme qui a honte et qui a mal.
La porte s’ouvre et Reid entre. Il indique à Gideon un dossier qu’il tient en main.
Gideon : Excusez-moi.
Dans les couloirs – BAU – Quantico – Nuit
Les deux hommes marchent dans les couloirs, tandis que Reid montre la photo d’Heather.
Reid : Il le surnomme l’étrangleur de Seattle. Il a fait quatre victimes en quatre mois. Il les maintient en vie pendant 7 jours. La boucle de la ceinture fait office de manivelle.
Gideon : Ça lui permet de réguler la vitesse de suffocation.
Reid : Pour les prolonger… ?
Gideon : Pour en jouir. Seattle est dans le brouillard ?
Reid : Pour l’instant, ils n’ont rien. Aucun indice tangible, aucune piste qui se tienne.
Gideon : Et, une autre fille a disparu.
Bureau de Gideon – BAU – Quantico - Nuit
Gideon : Je vais étudier le dossier. Je vous dirais ce que j’en pense aussi vite que possible.
Hotch, suivi de Morgan et Reid, entre dans son bureau.
Hotch : Tu viens avec nous à Seattle aussi vite que possible.
Morgan montre une photo d’Heather à Gideon.
Morgan : Heather Woodland, 23 ans.
Hotch : Avant d’aller déjeuner, elle a relevé un email qui contenait un virus à retardement. Le virus du tueur a effacé le disque dur et a laissé ça sur l’écran.
Il lui montre une photo d’un message laissé par le tueur répétant les mêmes phrases.
Gideon : Pour l’amour du ciel, attrapez-moi avant que je tue encore. Je ne peux plus me contrôler.
Il s’avance vers un cadre avec la photo du même message, sur son mur, avec le nom de William Heirens en dessous.
Gideon : Le tueur au rouge à lèvres.
Hotch : Il les garde jamais en vie plus de 7 jours, ce qui veut dire qu’il nous reste que 36 heures pour la retrouver.
Morgan : Ils veulent que vous repreniez du service. Vous acceptez ?
Reid : J’ai l’impression que le congé maladie est terminé, patron.
Gideon : T’es sûr qu’ils veulent de moi ?
Hotch : L’ordre vient de la direction.
Gideon : Alors, on se met au travail.
GENERIQUE
Piste de décollage – Quantico – Nuit
Gideon et son équipe sortent de voiture et se dirige vers leur avion.
Gideon voix off : Joseph Conrad a dit : « la croyance en une origine surnaturelle du mal n'est pas nécessaire. Les hommes sont à eux seuls capables des pires atrocités. »
Femme : Cette fille n’a peut-être plus que 36 heures à vivre. Nous ne voulons pas seulement l’opinion de Gideon, nous voulons une certitude absolue. Nous voulons être sûrs que vous serez là pour intervenir au cas où il flancherait.
Hotch : J’en fais mon affaire.
Hotch suit Reid, montant dans l’avion.
Dans l’avion – Nuit
Tous se réunissent auprès de Reid pour faire un débriefing.
Reid : Sa première victime avait 26 ans. Melissa Kirsh. Blessure à l’arme blanche, strangulation.
Morgan : Attends, Attend une minute. Comment il a fait ? Il l’a poignardée et ensuite il l’a étranglée pour l’achever ?
Gideon : Non, c’est l’inverse. Pourquoi il s’est mis à se servir d’une ceinture pour le second meurtre ?
Reid : Etrangler quelqu’un à mains nues n’est pas aussi facile qu’on peut le croire. Il a dû essayer, il a sans doute trouvé ça trop long.
Morgan : Et il décide de la poignarder.
Hotch : Il a réalisé après que nettoyer le sang prenait des heures.
Morgan : Et, la fois suivante, il trouve une autre méthode. La ceinture.
Gideon : Il apprend. Il perfectionne son scénario. Plus le temps passe et meilleur il est.
Lieu sombre – Seattle – Nuit
Heather est dans une cage, un bout d’adhésif sur la bouche et les yeux. Elle approche ses mains de l’adhésif qui se trouve sur ses yeux quand l’homme se lève de son siège.
Homme : Je t’avais dit de pas toucher à l’adhésif.
L’homme s’approche et frappe sur la cage, effrayant la jeune femme qui commence à crier.
Heather : Pardon ! Pardon ! Je suis désolée. Je suis désolée, pardon ! Pardon !
L’homme ouvre le cadenas de la cage et attrape Heather qui se débat tout en criant. Il lui prend les mains et sort un outil avec lequel il commence à lui couper les ongles.
Devant les bureaux du FBI – Seattle, Washington – Jour
Les agents du BAU entrent. Morgan leur tient la porte.
Reid : Merci.
Dans le bâtiment du FBI – Seattle – Jour
Les agents passent leurs sacs au détecteur. Gideon est en tête, suivi de Morgan qui interpelle Reid.
Morgan : Il reste jamais dos à une fenêtre. Tout à l’heure, j’étais entre lui et la porte, il m’a demandé de me pousser.
Reid : C’est de l’hyper vigilance. Dans les troubles post-traumatiques, c’est assez fréquent.
Morgan : Des troubles ? C’est-à-dire ? Tu peux être plus précis ?
Hotch : Morgan, ça fait déjà six mois. Tout va bien maintenant.
Bureaux du FBI – Seattle – Jour
Hotch : Je vous présente l’agent spécial Gideon, l’agent spécial Morgan, notre expert en crimes obsessionnels et l’agent spécial Reid.
Gideon : Dr Reid.
Reid : Enchanté.
Hotch : Dr Reid. Expert en… Expert en à peu près tout. Et, après deux ans à trimer dans ce bureau, j’espère que tout le monde se souvient de moi.
Gideon : Il est prêt à se déplacer avec un cadavre.
Hotch : Il doit avoir un véhicule capable de le dissimuler.
Reid : Un conducteur sur sept à Seattle possède un véhicule utilitaire.
Morgan : 4x4 avec vitres teintées.
Reid : C’est plus un truc de femmes.
Morgan : Comment on sait qu’il a ce genre de voitures ? Ted Bundy avait une coccinelle.
Hotch : Pourquoi pas une Jeep ?
Reid : Une Jeep, c’est plus masculin.
Gideon : Nous savons tous qu’un tueur en série a besoin d’affirmer sa masculinité.
Hotch : Quand le FBI a-t-il été chargé de l’affaire ?
Agent : Après la quatrième victime. Il s’en est débarrassé en dehors de l’état.
Hotch : Dans un but précis.
Reid : Suggérer un crime hors du commun par le renforcement policier.
Morgan : Et, être à la une des infos télé. Je peux ?
L’agent donne à Morgan le dossier de l’affaire.
Agent : Vous voulez voir la liste des suspects ?
Hotch : Non, on veut pas voir de liste avant d’avoir établi un profil. Notre jugement pourra en être faussé.
Gideon : Quelle heure la réunion avec l’unité d’informations ?
Agent 2 : A 16h.
Morgan : Vous voulez un profil pour 16h aujourd’hui ?
Gideon : Ça pose aucun problème.
Hotch : Gideon, par où tu veux commencer ?
Gideon : L’analyse du dernier meurtre.
Zone sous le pont – Seattle – Jour
Morgan et un policier regardent Gideon marcher.
Policier : Alors, c’est lui Gideon ? Le Gideon ? Celui qui a serré ce cinglé d’Adrian Bale à Boston ?
Le policier sourit, riant.
Morgan : C’est bien lui. L’arrestation qui a coûté la vie à 6 agents.
Le policier cesse de rire, tandis qu’ils continuent d’observer Gideon avancer. Ce dernier entend les cris d’une jeune fille. Morgan le rejoint.
Morgan : C’est là qu’on a retrouvé Anne Cushing, 22 ans. Les ongles manucurés comme les autres. Il veut qu’elles se défendent.
Gideon regarde la photo d’Anne.
Gideon : Mais, pas assez pour lui faire du mal. Il lui a laissé la ceinture autour du cou. Il doit avoir une vingtaine d’années.
Morgan : Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
Gideon : Son arrogance.
Morgan : Il a rhabillé le corps avant de l’abandonner.
Gideon : Oui, il éprouve du remord.
Morgan : C’est incohérent. Regardez où on est. L’opinion qu’il a des femmes est extrêmement claire.
Gideon : Ce sont de simples objets. Jetables.
Morgan : Pourquoi ses remords le pousseraient-ils à l’habiller d’abord pour l’abandonner ensuite.
Maison des Woodland – Seattle – Jour
Le chien d’Heather aboie sur Reid et Hotch. Son frère, David, attrape le chien par le collier.
David : Sandy, non, non, non, non, non. Je suis désolé.
Hotch : Non, c’est pas grave. C’est ce qu’on appelle l’effet Reid.
Hotch et David se tournent vers Reid.
Hotch : Ça fait ça aussi aux enfants. Je suis l’agent Hotchner et voici l’agent spécial Dr Reid.
David : Vous avez l’air drôlement jeune pour être médecin.
Reid : Il y a toute sorte de doctorat. J’en ai 3.
David : Vous êtes un génie ou un truc comme ça ?
Hotch caresse le chien.
Reid : Je ne pense pas que l’intelligence puisse se quantifier avec précision, mais j’ai effectivement un QI de 187 et une mémoire photographique. Je peux lire 20 mille mots minute.
David fixe Reid, sans bouger.
Reid : Oui, oui, je suis un génie.
Reid se retourne et observe la maison, tandis que Sandy aboie.
Hotch : Sandy, on s’occupe bien de toi ici, on dirait.
David : Ouais, Heather adore cette chienne. Je viens la nourrir quand elle s’en va. D’habitude, ça se passe bien, mais là… elle a refusé de manger. Comme si elle sentait un truc pas normal.
Reid : Ou plus exactement, elle le flaire. Nos glandes sudoripares libèrent un taux élevé en réponse à un stress émotionnel.
Hotch : Autrement dit, elle est inquiète parce qu’elle sait que vous l’êtes aussi.
David acquiesce tandis que Reid regarde des magazines.
Reid : David, est-ce que votre sœur possède une voiture de sport ?
David : Non, mais je crois bien qu’elle voulait en acheter une.
Reid montre un magazine sur les voitures de sport à Hotch et David.
David : Allez, viens, Sandy.
David emmène Sandy en dehors de la pièce. Hotchner s’approche de Reid.
Reid : Il s’établit une relation amicale immédiate entre vendeur et acheteur. Un certain niveau de confiance et si je… et, si je veux attirer une jeune femme dans ma voiture…
Hotch : Je lui propose de l’essayer.
Bureau – Bureaux du FBI – Seattle – Jour
Morgan joue avec une batte de baseball avant de la poser.
Morgan : Ok, moi, il y a un truc qui me gène. D’un côté, on a une psychose paranoïaque, mais de l’autre, un rapport d’autopsie qui nous dit quoi ?
Reid fait tourner son siège de bureau.
Reid : Les résidus d’adhésif nous montre qu’il a consciencieusement bandé les yeux de ses victimes de plusieurs couches de rubans.
Gideon, à l’autre bout de la pièce, reste debout, observant les photos sur le mur.
Morgan : Il sait qu’il va les tuer. Et, malgré ça, il leur bande les yeux. Il veut pas qu’elle le regarde.
Hotch : Il est paranoïaque.
Morgan : Ok, mais ensuite, il va abandonner le corps en terrain découvert, en laissant l’arme du crime à proximité.
Reid : C’est pas un de ses paranoïaques persuadés d’être observés ou surveillés.
Morgan : Psychose paranoïaque, mais comportements non paranoïaques.
Hotch : Il est peut-être schizophrène.
Morgan : Ou, peut-être qu’on a pas suffisamment d’éléments pour un profil officiel.
Hotch : On en a suffisamment pour cibler nos suspects sur la liste.
Morgan : Il reste un peu moins de 12 heures pour la retrouver.
Hotch : Regarder cette liste suffira.
Morgan : Hotch, on n’a rien. On n’a que dalle !
Gideon : Ça va, ça suffit.
Tout le monde se tait.
Gideon : Hotch, dis-leur qu’on est prêts.
Gideon sort de la pièce, laissant Hotch, Morgan et Reid silencieux.
Morgan : On est prêts ?
Morgan se tourne vers Reid.
Morgan : Reid, t’es d’accord avec ça, toi ? On a une femme à qui il reste plus que quelques heures à vivre, on a que le début d’un profil et un chef à deux doigts de nous faire une dépression nerveuse.
La porte s’ouvre et Gideon entre afin de prendre quelque chose.
Gideon : Ça s’appelle plus dépression nerveuse.
Il ressort de la pièce, tout aussi rapidement.
Reid : On dit épisode dépressif majeur.
Morgan : Oui, je sais Reid.
Salle de conférence – Bureaux du FBI – Seattle - Jour
Gideon commence sa présentation du profil.
Gideon : Notre inconnu est de race blanche. Il a entre vingt et trente ans. On ne le remarque pas au premier abord. Rien ne permet de le distinguer dans la foule. La nature violente de ses crimes suggère qu’il ait pu commettre de précédents délits. Quelques délits mineurs, peut-être des vols de voitures. Nous l’avons classé parmi les tueurs organisés, prudent, un psychopathe à l’inverse d’un psychotique. Il suit les actualités, il a une excellente hygiène. Il est intelligent. C’est d’ailleurs pourquoi les seuls preuves ou indices que nous puissions trouver sont ceux qu’il veut que nous trouvions. Il a sûrement un véhicule en excellent état. A notre avis, une Jeep récente avec des vitres teintées. Les meurtres ont tous été précédés d’un viol. Mais, le viol sans pénétration est une forme de piquerisme et dénote inadéquation et déviance sexuelle. Les évaluations psychiatriques révèleront un historique paranoïaque, trouvant sa source dans un traumatisme ayant eu lieu dans l’enfance : mort d’un des parents ou d’un des membres de la famille. Il se sent persécuté et observé. Les meurtres lui donnent un sentiment de puissance. Les tueurs organisés ont une fascination pour la police. Ils vont vouloir se glisser par tous les moyens dans le déroulement de l’enquête. Ils vont aller jusqu’à se présenter comme témoins souvent et, ce, dans le seul but d’apprendre ce que nous pouvons savoir. Ils ont l’impression d’être puissant, de tout contrôler. C’est d’ailleurs pour ça que je crois… en fait, que je sais… que vous avez déjà interrogé cet homme.
Dans la rue – Seattle – Nuit
Elle marche jusqu’à la maison des Slessman. Elle regarde derrière, puis accélère jusqu’à atteindre la porte d’entrée, à laquelle elle frappe. Une vieille femme avec une canule nasale et une canne ouvre la porte. Derrière elle se trouve une jeune femme avec un enfant dans les bras.
Elle : Désolée. Bonsoir, madame. Je ne veux pas vous déranger madame. J’habite à côté, à 50 mètres d’ici. Et, en rentrant chez moi, j’ai vu que la porte était grande ouverte et tout était allumé, c’est pas normal. Je me sens un peu bête de demander ça, mais est-ce qu’il y aurait quelqu’un chez vous qui pourrait avoir la gentillesse de venir avec moi ?
Mme Slessman se retourne, tandis que le jeune enfant pleure.
Mme Slessman : Richard ! Richard, descend une seconde !
Richard et Elle traversent la rue vers la maison de cette dernière.
Richard : Vous êtes sûre d’avoir fermé à clé ?
Elle : Bah oui.
Richard allume sa lampe de poche et ouvre la porte d’entrée.
Maison d’Elle – Seattle - Nuit
Richard : Il y a quelqu’un ?
Il entre lentement dans la maison et vérifie les alentours. Elle le suit de près. Ils entrent dans la salle à manger.
Richard : Eh oh ?
Tout à coup, des agents du FBI surgissent de leurs cachettes.
Agents : Allez, à terre ! FBI ! Ne bougez plus ! Couche-toi ! Couche-toi, on te dit !
Richard est surpris. Elle lui attrape les mains et les met derrière son dos. Il lâche sa lampe et tombe sur les genoux, tandis qu’elle le menotte.
Elle : Richard Slessman, FBI. Vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre d’Anne Cushing.
Richard tourne la tête et Gideon s’avance vers lui, lui souriant. Richard lui rend son sourire.
Dans la rue – Seattle – Nuit
Des voitures de police entourent la maison des Slessman.
Gideon voix off : Emerson a dit : « Tout est mystère et la clé d’un mystère est un autre mystère. »
Maison des Slessman – Seattle – Nuit
La porte d’entrée s’ouvre et Hotch entre, avec d’autres agents.
Hotch : Je vais regarder là-haut.
Agent : J’ai déjà regardé.
Hotch se précipite à l’étage. Gideon entre dans la maison, suivi par Reid, Morgan et Elle.
Reid : Pas la moindre trace de la fille. On peut l’arrêter pour présomption de meurtre, mais on pourra pas la garder longtemps. Slessman était en tête sur la liste des suspects.
Gideon regarde Mme Slessman dans la cuisine avec la jeune femme et l’enfant.
Gideon : C’est sa mère ?
Elle : Non, sa grand-mère. Sa mère est morte dans un incendie quand il avait 3 ans.
Gideon : Sûrement pas le seul incendie qu’il y ait eu pendant son enfance.
Gideon se dirige vers la cuisine. Reid regarde la pièce environnante, suivi d’Elle et Morgan.
Reid : Avant de se lancer dans le meurtre, David Berkowitz avait allumé une multitude d’incendies.
Morgan : Ça fait combien une multitude ?
Reid : D’après son journal, mille quatre cent…
Elle : 88.
Gideon : Le piéger à l’extérieur, c’était votre idée ? Greenaway ?
Elle : Elle. Je n’envoie pas des hommes armés dans une maison où il y a des enfants.
Gideon : Hotch dit que vous êtes une spécialiste des crimes à caractère sexuel. Quel est votre avis ?
Elle : Les 4 derniers meurtres ont montré que les viols sont suscités par une immense colère. Il garde ses victimes quelques jours avec lui. Il fait probablement une vidéo qu’il conserve ensuite pour pouvoir revivre son fantasme.
Hotch : Ça ne vous dérange pas qu’Hotch assiste à l’interrogatoire ?
Elle : En fait, j’aimerais que ce soit lui qui le conduise.
Gideon : Très bien. Ne vous emballez pas, Slessman a déjà fait de la prison, il connaît le processus. Tout ce que vous obtiendrez de lui maintenant, c’est qu’il demande à voir son avocat.
Gideon se retourne et s’en va, laissant Elle, déçue.
Gideon : Hotch ! On va faire un tour dans le garage et tu me dis où tu en es.
Morgan : Montrer vos jambes, ça aiderait.
Morgan et Elle montent à l’étage.
Elle : Morgan, la seule occasion que vous aurez de voir mes jambes, c’est quand je vous botterai les fesses.
Morgan : J’ai fait des stages de lutte à Quantico. Une rencontre amicale, ça vous tente ?
Elle : Sérieusement, je veux entrer au département, je veux ce poste. Un conseil à me donner ?
Morgan : Contentez-vous de suivre votre instinct.
Garage des Slessman – Seattle – Nuit
Hotch et Gideon ouvrent la porte du garage.
Hotch : Bah voilà, on a la Jeep.
Gideon : Ouais, mais tout le reste sonne faux. Les blessures prouvent qu’elles se sont défendues et Richard n’a pas de marque sur lui. Il y a quelque chose qui nous échappe.
Chambre d’enfant des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan observe la chambre.
Morgan : Il y a un truc qui colle pas ici. C’est pas une chambre d’homme. C’est une chambre d’enfant.
Maison des Slessman – Seattle – Nuit
Elle monte encore un étage.
Chambre d’enfant des Slessman – Seattle – Nuit
Deux agents sont devant l’ordinateur tandis que Morgan continue d’observer la chambre, sceptique.
Agent : Saisissez le mot de passe.
Un des agents entre le mot de passe et valide.
Morgan : Non, non, non ! Attendez, attendez !
Agent : Ça s’ouvre pas, on dirait.
Morgan : Ouais, et ça s’ouvrira pas. C’était un faux mot de passe.
Grenier des Slessman – Seattle – Nuit
Elle atteint le grenier, où se trouve Hotch, Gideon et Reid. Ces deux derniers fixent un jeu de société sur la table, tandis que Hotch est au fond de la pièce.
Elle : Qu’est-ce que c’est que ce jeu ?
Reid : En Chine, on l’appelle le Wei-Chi. En Occident, on appelle ça le Go. C’est le jeu de stratégie le plus compliqué jamais conçu.
Gideon : Le président Mao exigeait de ses généraux qu’ils sachent y jouer.
Reid : Il y jouait seul, il n’avait pas de partenaire.
Elle : Comment vous le savez ?
Reid se baisse et fait tourner la table de jeu.
Reid : Ceci pourrait nous fournir des informations tout à fait intéressantes. Le jeu de Go est psychologiquement très révélateur du fonctionnement d’un homme. Il… Il y a un profil pour chaque type de joueurs. Le conservateur plutôt enclin à l’attentisme, l’agresseur, l’esquiveur…
Hotch : C’est quel type de joueur Slessman ?
Reid se baisse pour étudier la table de jeu.
Reid : Agresseur extrême.
Chambre d’enfant des Slessman – Seattle – Nuit
Elle, Reid, Gideon et Hotch descendent pour rejoindre Morgan dans la chambre, où il travaille sur l’ordinateur de Richard.
Morgan : Ok, c’est parti.
Il réussit à entrer dans l’ordinateur qui lui demande alors un mot de passe.
Elle : C’est quoi ce numéro six qui apparaît en bas de l’écran ?
Morgan : Le nombre de tentatives de mots de passe autorisés avant que le programme efface le disque dur.
Elle : Il pourrait peut-être y avoir un mail ou un journal sur un des fichiers de l’ordinateur qui pourrait nous dire où est Heather. Vous croyez que vous pourrez le pirater ?
Gideon se tourne vers Morgan.
Morgan : En 6 coups ?
Ce dernier souffle et secoue la tête.
Gideon : Essaie encore. Echoue encore. Echec profitable.
Morgan regarde Reid.
Reid : Samuel Beckett.
Morgan : N’essaie rien. Fais le ou ne le fais pas.
Reid se tourne vers Gideon.
Reid : Yoda.
Gideon se retourne et regarde l’étagère murale. Il aperçoit alors quelque chose et attrape un livre. Il le regarde et lit le titre « Journal de la psychologie criminelle appliquée ». Il feuillette les pages et trouve une page de journal à l’intérieur. La photo montre deux hommes dont l’un d’eux est Gideon, les mains et le pantalon en sang. Reid remarque également l’article.
Gideon : Je veux lui parler.
Gideon sort de la pièce, sous le regard de Reid, Morgan et Elle.
Cuisine des Slessman – Seattle – Nuit
Gideon arrive dans la pièce et s’assied en face de Richard.
Gideon : Vous avez lu mon article ? Ça vous a appris quelque chose ?
Richard : Heirens affirme qu’un homme vivait dans sa tête et que c’était lui qui commettait les meurtres. Vous avez dit qu’il mentait, qu’on ne pouvait parler de personnalités multiples dans son cas.
Gideon : Dites-moi. Est-ce que vous éprouvez un intérêt particulier pour les dissociations d’identité ou vous êtes en train de préparer votre défense ?
Richard sourit. Gideon sort l’article de journal du livre et le lui montre.
Gideon : Vous êtes un admirateur des exploits d’Adrian Bale.
Richard : Non. Ce sont les vôtres que j’admire. Vous savez, on ne parle jamais de la réalité des faits en ce qui concerne le massage cardiaque. On ne dit pas qu’en dehors de l’hôpital, il n’est efficace que dans 7% des cas. Pour les autres, c’est la mort. Votre ami avait 93% de chance de mourir. Malgré tout, vous avez continué le massage, même après lui avoir brisé les côtes. Même lorsque vos mains ont été inondées par des flots de sang.
Gideon : Pourquoi vous ne nous dites pas où se trouve Heather Woodland ?
Richard : Woodland… C’est pas cette fille qui a disparu il y a une semaine environ ?
Gideon observe des éléments de la pièce. Il regarde des boîtes où sont inscrits : « Les gentils petits garçons sont des rayons de soleil » et « Cookies réservés aux gentils petits garçons ».
Gideon : Embarquez-le.
Gideon sort de la cuisine, passant devant Hotch qui le regarde partir.
Devant la maison des Slessman – Seattle – Nuit
Gideon s’arrête de marcher et respire fortement. Hotch le rejoint.
Hotch : Eh !
Gideon : Il a dit : « c’est pas la fille ». S’il l’avait déjà tué, il aurait dit…
Hotch : « C’était pas la fille ».
Gideon : Elle est encore en vie. On ne sait pas pour combien de temps.
Hotch : C’est vrai ce qu’il a dit à propos du massage cardiaque ? On m’a jamais…
Gideon : Si tu veux des statistiques, demande-les à Reid.
Hotch : Je veux savoir comment tu vas.
Gideon : Très bien.
Hotch : T’es sûr ?
Gideon : Tu crois que je peux plus faire le boulot ?
Hotch : Je crois que tu peux pas être deux personnes en même temps.
Gideon sourit.
Hotch : Qu’est-ce qu’il y a ?
Gideon : Des contradictions dans le profil.
Gideon revisionne les éléments qui lui permettent de dire ça.
Hotch : Deux comportements différents.
Gideon : Deux hommes différents. Il y a un second tueur.
Dans les escaliers - Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Gideon, suivi de Hotch et Elle, descend les escaliers tout en discutant de l’affaire.
Elle : Un deuxième tueur ?
Gideon : C’est pas inhabituel. Rappelez-vous Lawrence Bittaker et Roy Norris
Elle : 1979. Ils aménagent un van pour violer et assassiner des filles en Californie.
Hotch : Donc, on recherche un homme qui aurait le même genre de relations avec Slessman.
Gideon : Ils sont pas égaux. Slessman est intelligent, mais c’est une personnalité soumise.
Elle : Donc, le numéro deux est le dominant.
Gideon : Il est autoritaire, arrogant.
Hotch : Sans doute pas aussi pas intelligent que Slessman.
Gideon : Il est comme le caïd dans la cour de l’école, recrutant son second. Il est le protecteur de Richard et, lui, il a l’impression d’être sa chose, de lui appartenir.
Hotch : Si Richard a quelque part le fantasme secret de devenir un agresseur extrême, ce gars lui a montré comment faire.
Gideon : C’est lui qui lui a ouvert la porte.
Elle : Avec ça, on devrait l’interroger à nouveau et on s’en sert comme moyen de pression.
Gideon : Non, non, non. Il nous faut du concret, il nous faut un nom.
Elle : Le nom d’un suspect de la liste.
Gideon : Ce serait trop long. Il faut trouver un moyen plus rapide.
Hotch : Il y en a un.
Salle - Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Hotch amène une tasse de café à Mme Slessman, assise sur un fauteuil.
Hotch : Faites attention, c’est peut-être un peu chaud.
Hotch s’assied en face de Mme Slessman.
Hotch : Mme Slessman, je ne crois pas que votre petit fils soit impliqué. Je crois que la personne que nous recherchons pourrait bien être un ami de Richard.
Mme Slessman : Richard n’a jamais eu beaucoup d’amis, vous savez.
Hotch : Réfléchissez. Il en a forcément au moins un.
Chambre d’enfant des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan téléphone à Garcia qui se trouve devant son ordinateur.
Penelope : Vous êtes bien au bureau du génie suprême, Département du FBI, Penelope Garcia.
Morgan : Salut, c’est Morgan. Je vais avoir besoin d’un petit peu de ta magie. J’ai un programme appelé Deadbolt Defense et une fille qui n’a que quelques heures à vivre. Tu sais quoi là-dessus ?
Penelope : Je sais que t’as un problème. Deadbolt est le numéro un des programmes de défense anti-piratage. Va falloir que tu entres dans la tête du gars pour avoir le mot de passe.
Morgan : Je croyais que je m’adressais au bureau du génie suprême.
Penelope : Chéri chou, tu as malheureusement été transféré au bureau des nazes.
Morgan : Merci quand même.
Morgan raccroche.
Salle - Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Mme Slessman : Oui, il y aurait bien… il y avait bien ce jeune homme. Je crois qu’il s’appelait Charlie.
Salle de travail – Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Ecoutant la conversation de Mme Slessman et Hotch, Gideon et Elle sont devant un ordinateur.
Gideon : Saisis Charlie comme référence pour le second tueur.
Elle fait les recherches.
Mme Slessman : Non, c’était Charlie, mais j’ai jamais…
Elle : Charlie est probablement Charles Linder. En prison, ils étaient dans la même cellule et Linder a été exclu de l’armée pour conduites déshonorantes.
Gideon : Il est grand, fort, c’est un dur. Il pouvait protéger Richard. Où était-il incarcéré ?
Elle : A Cascadia. A quelques kilomètres d’ici.
Gideon : Bien.
Salle de bains des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan prend un flacon de médicaments dans l’armoire à pharmacie.
Morgan : Mon nom est Richard Slessman et j’ai du mal à dormir.
Chambre des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan est allongé sur le lit, réfléchissant.
Morgan : Quand je cherche à trouver le sommeil, qu’est-ce que je fais ?
Il regarde derrière lui et prend un CD et un lecteur CD. Il regarde à l’intérieur, mais il n’y a rien.
Morgan : Eh, les gars ! Un coup de main. On va passer au crible tous les CD. Eraflures, usure, fêlures, tout ce qui indique lesquels qu’ils passent le plus souvent. Allez, go !
Deux agents rejoignent Morgan et tous se mettent à regarder les CD de Richard.
Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Reid attend un fax. Hotch le rejoint.
Hotch : T’as une adresse pour Linder ?
Reid : Ça va venir. Je suis dessus.
Hotch tend à un des agents présents un dossier.
Reid : C’est la direction qui veut une évaluation des capacités de Gideon ?
Hotch : T’inquiète pas pour ça.
Reid : Ça les angoisse qu’il commande les opérations ?
Hotch : Tu devais pas retourner chez Slessman pour aider Morgan ?
Hotch se retourne et commence à partir.
Reid : Vous savez pourquoi il me présente toujours en tant que Dr Reid ?
Hotch revient auprès de Reid.
Hotch : C’est parce qu’il sait que les gens risquent de ne voir en toi qu’un gamin et qu’il veut qu’on te respecte. C’est quoi l’adresse ?
Reid : Je crois que ça n’a plus d’importance.
Hotch soupire alors qu’ils regardent le fax reçu.
Prison de Cascadia – Etat de Washington – Nuit
Des prisonniers font du sport.
Gideon voix off : Winston Churchill disait : « Plus loin on regarde vers le passé, plus loin on voit vers l’avenir.
Gideon s’avance vers la salle où se trouve les prisonniers avec un gardien de prison. Elle les suit, au téléphone.
Gideon : Il y a quelqu’un qui pourrait nous en dire plus sur Slessman ?
Gardien de prison : Demandez à Tim Vogel, c’était le garde responsable du bloc de Slessman. C’est lui là-bas, vous voyez. Je vais vous l’appeler.
Elle : C’était Hotch. Le nom de Linder est ressorti sur un rapport de police.
Gideon : Et alors ?
Elle : Il s’est tué. Un accident de voiture il y a deux mois environ. Linder est mort.
Vers la sortie de la prison de Cascadia – Etat de Washington - Nuit
Tim Vogel accompagne Gideon et Elle.
Tim : C’est dommage que vous soyez venu pour rien. Linder… une vraie racaille. Je me rappelle même plus combien de fois j’ai du le mettre à l’isolement pour nous avoir provoqués et foutu le bordel.
Il ouvre la porte de sécurité pour qu’ils puissent passer.
Tim : On se dit que les taulards devraient plutôt se mettre bien avec nous. Parce que faut dire que la moitié de notre boulot, c’est de les protéger les uns des autres.
Gideon : Vous protégez les détenus ?
Tim : Vaut mieux si vous êtes un petit blanc. Surtout dans une prison comme celle-là.
Gideon : Linder était un géant. Vous parlez de Slessman ?
Tim : Oui.
Tim ouvre une nouvelle porte, tandis que Gideon et Elle échangent un regard.
Gideon : Merci de votre aide.
Devant la prison de Cascadia – Etat de Washington – Nuit
Gideon et Elle sortent de prison.
Gideon : Il s’est lié d’amitié avec Richard, il l’a protégé, il lui a donné la sensation qu’il lui appartenait.
Elle : Il colle au profil. Et, vous les avez vues ?
Gideon : Les clés de voiture.
Prison de Cascadia – Etat de Washington – Nuit
Tim Vogel utilise ses clés, se trouve sur un porte-clés où se trouve un Z.
Devant la prison de Cascadia – Etat de Washington - Nuit
Une voiture de sport orange démarre à toute allure. Gideon et Elle, postés dans leur voiture, repère la voiture. Gideon appelle Hotch.
Gideon : Hotch, j’ai trouvé de quoi faire craquer Richard. Il s’appelle Timothy Vogel.
Salle d’observation – Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Hotch entre dans la salle où se trouvent deux agents. Hotch baisse alors la température.
Agent : Qu’est-ce qu’il fait ?
Agente : Il baisse la température. Le froid les déstabilise.
Hotch se tourne vers les agents.
Hotch : Bon, je veux un officier de police et je veux aussi un agent du FBI et je veux qu’il voie que tous nos départements travaillent sur l’affaire. Trouvez-moi des boîtes. Remplissez-les de dossier. Je me fous que ce soit du papier blanc. Contentez-vous d’écrire le nom sur les côtés.
Agent : Quel nom on met ?
Salle d’interrogatoire – Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Hotch et les deux agents entrent, un dossier chacun en main. Ils les mettent sur la table devant Richard.
Hotch : 4 mois d’enquêtes minutieuses, un énorme dossier et vous savez quoi, Richard ? Ce n’est pas votre dossier. On en a rien à faire de vous.
Hotch fait glisser sa boîte vers Richard. Dessus, il est marqué ‘Timothy Vogel’.
Hotch : C’est Vogel qu’on veut.
Richard, visiblement troublé, lève les yeux vers Hotch.
Chambre des Slessman – Seattle – Nuit
Reid est assis sur le lit, entouré de CD. Il fait tourner un CD entre ses doigts, tout en réfléchissant, le regard dans le vide. Il arrête de bouger le CD tout à coup.
Grenier des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan est debout, faisant les cent pas.
Morgan : Oh, c’est pas vrai. Il faut un mot de passe. Il faut un mot de passe. Qu’est-ce que je vais choisir ? Quel genre de truc je vais pouvoir trouver ?
Reid le rejoint.
Reid : J’ai pensé à quelque chose pour les CD.
Morgan : Reid, on a déjà vérifié tous les CD. On a épluché, regardé, écouté toute la collection d’heavy métal que ce malade avait en stock. Il faut qu’on trouve très vite ou alors cette fille est morte.
Reid se met à toucher au lecteur CD de l’ordinateur avec une sorte d’épingle.
Reid : Je crois qu’on est passé à côté de l’évidence.
Morgan : Tu fais quoi là ?
Reid arrive à ouvrir le lecteur CD et Morgan prend le CD de Metallica, complètement étonné.
Morgan : Comment t’as pensé à ça ?
Reid : C’était le seul qui était vide.
Reid lui donne le boîtier du CD, que Morgan attrape. Ce dernier le compare au CD.
Morgan : Ok, je suis un insomniaque qui n’arrive à dormir qu’en écoutant sa dose de Metallica. Quelle chanson va le plus me parler ?
Reid : Essaie Sandman.
Salle d’interrogatoire – Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Hotch fait les cent pas dans la salle.
Hotch : Nous savons qu’Heather voulait acheter une voiture d’occasion. Vous savez comment un vendeur nous pousse à acheter sa voiture ? On appelle ça le phénomène de réciprocité. Le vendeur baisse son prix. L’acheteur ressent ça comme une faveur. Il se sent redevable. Cette simple petite faveur donne tout à coup à l’obligation à l’acheteur de rendre l’appareil. Et, la pression est si forte qu’il va verser un acompte sans être réellement sûr de vouloir cette voiture.
Richard : Oui, et alors ?
Hotch : Alors, Vogel vous a fait une faveur. Il vous a protégé en prison. Aujourd’hui, vous vous sentez redevable. Et, vous voulez le protéger à votre tour. Les types comme Vogel apprennent à reconnaître dans les cours de récréation les enfants avec qui ils vont jouer les caïds et ceux qu’ils vont protéger. Il vous a convaincu que vous lui deviez tellement que vous êtes prêt à aller en prison à sa place. Richard… Je suis là pour vous rappeler que vous ne lui devez absolument rien.
Richard sourit.
Dans la rue – Seattle – Nuit
La voiture de Tim Vogel roule toujours, suivie par celle d’Elle et Gideon.
En voiture - Seattle – Nuit
Elle : Il y a quelque chose d’anormal. On devrait pas attendre, on devrait l’arrêter.
Gideon : Tu sais quel terme revient le plus souvent dans ton dossier ? Impatiente. Si tu veux qu’on l’arrête maintenant, il faut que tu me donnes une raison.
Elle : Il se comporte bizarrement. Quand on l’a quitté à la prison, il était nerveux, inquiet. Pourtant, là, il s’arrête à chaque stop, il met son clignotant chaque fois qu’il tourne, il ralentit à l’orange. Quelqu’un sur le point de tuer une jeune fille ne se comporte pas de cette façon.
Gideon : Ok. On y va.
Elle allume le gyrophare.
Sur la route – Seattle – Nuit
La voiture ralentit avant de s’arrêter. Elle et Gideon sortent de leur voiture et brandissent une arme. Ils s’avancent vers la voiture arrêtée.
Elle : FBI, mains en l’air, dehors, qu’on puisse les voir ! Vous sortez tout de suite vos par la fenêtre, allez, dépêchez-vous ! Vos mains !
L’homme sort ses mains par la fenêtre. Elle et Gideon se lancent un regard.
Elle : Maintenant, avec votre main gauche, vous ouvrez la portière de l’extérieur.
L’homme s’exécute et ouvre la portière.
Elle : Sortez ! Sortez de la voiture !
Elle se précipite sur l’homme et le met à terre.
Elle : C’est pas lui.
Gideon : Où il est ?
Homme : Qui ?
Gideon : Où est Vogel ?
Elle : Vogel !
Homme : Je sais pas !
Gideon : Qu’est-ce que tu fais avec sa voiture ?
Homme : Il est venu me voir au garage après notre service. Il voulait emprunter ma camionnette.
Gideon : Quel genre de camionnette ?
Elle : Pour se débarrasser du corps.
Gideon : Quelle camionnette ?! Quel genre de camionnette ?!
Homme : Une Dakota ! Une Dakota grise !
Chambre des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan est au téléphone avec Gideon qui est à nouveau en voiture avec Elle.
Morgan : Gideon ? Heather est encore en vie.
Gideon : Qu’est-ce que t’en sais ?
Morgan est devant l’ordinateur avec Reid et deux agents. Ils regardent une webcam d’Heather qui se trouve dans une cage.
Morgan : Je suis en train de la voir en direct à l’écran.
Sur la route – Seattle – Nuit
Gideon téléphone à Hotch, qui se trouve en haut-parleur aux bureaux du FBI.
Gideon : Hotch, il va la tuer. Il est déjà en route. Il faut qu’on sache où est sa planque.
Hotch : Je sais pas si j’aurais assez de temps pour lui faire cracher le morceau.
Gideon : Trouve un truc, débrouille-toi ou cette fille est morte.
Chambre des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan est devant l’ordinateur et Reid s’approche de lui.
Reid : Morgan, tu peux montrer les 12 dernières images en les mettant les unes à côté des autres ?
Morgan s’exécute et lui met les 12 images côte à côte sur l’écran.
Morgan : Oui. Et ?
Reid : Là, regarde. Regarde, tu vois l’ampoule suspendue au fil électrique ?
Morgan : Oui, et quoi ?
Reid : Elle change de position. On dirait qu’elle se balance, comme si la Terre bougeait.
Morgan : C’est pas la Terre, Reid. C’est l’océan.
Reid et Morgan se regardent.
Couloirs – Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Hotch marche en direction de la salle d’interrogatoire.
Hotch : Elle est sur un bateau ? Où ça ?
Morgan : Dans un port ou un dock. Les transmissionswebcams ne passent pas au milieu de l’océan.
Hotch : T’es sûr de toi ?
Morgan : Je peux pas te dire mieux, Hotch. Même si on a raison, il y a que toi qui puisses lui faire dire l’endroit exact.
Hotch : Qu’est-ce que tu demandes toujours à Garcia déjà ?
Morgan : Je lui demande de me faire un petit tour de magie.
Morgan sourit à moitié.
Salle d’interrogatoire – Bureaux du FBI – Seattle – Nuit
Hotch entre face à Richard, qui le regarde.
Hotch : Pour ton information, Gideon a parlé à Vogel. Et, Vogel te charge à mort.
Richard : Oui et alors ?
Hotch : Il a dit que c’était ton idée d’aller planquer la fille sur un bateau. Il a parlé. Réciprocité, Richard. Dis-moi où est la fille et on passe un accord. Où est le bateau ? Un dock ? Un port ?
Richard réagit quand il apprend qu’ils savent pour le bateau. Il hésite alors avant de répondre.
Richard : Le bateau est… au chantier naval d’Allied.
Chantier naval d’Allied – Seattle – Nuit
La voiture de Gideon et Elle s’arrête et ils en descendent, avant de partir à la recherche du bateau de Vogel.
Chambre des Slessman – Seattle – Nuit
Morgan et Reid regardent les images de la webcam. Heather est toujours en cage, mais quelqu’un se trouve avec elle.
Morgan : Ça y est, il est là.
Vogel ouvre la cage, où la fille se trouve, inconsciente ou endormie.
Morgan : Préviens Elle, appelle-la !
Chantier naval d’Allied – Seattle – Nuit
Gideon aperçoit une interdiction de passage et s’y aventure. Derrière, Elle est au téléphone avec Morgan.
Morgan : Non, écoute-moi, vous devez attendre les renforts !
Elle : Si on attend, la fille est morte.
Morgan : Et, si on avait attendu à Boston ?
Elle : Morgan ! C’est toi qui m’as dit de suivre mon instinct.
Bateau – Seattle – Nuit
Tim Vogel attrape Heather dans la cage par les jambes et la tire. Elle crie et lui donne un coup de pied dans la tête. Mais, ne voyant rien à cause de l’adhésif sur les yeux, elle se cogne la tête. Elle crie et se met à courir tout de même. Elle prend les escaliers et descend du bateau. Vogel arrive à son tour. Heather retire l’adhésif de ses yeux et s’avance sur le chantier à quatre pattes. Vogel l’attrape par les cheveux et la relève, la tenant par la taille. Il tient son arme dans l’autre main, pointée vers Heather. Gideon arrive, armé également.
Heather : Non, non !
Gideon : Stop ! Stop !
Tim : Foutez le camp ! Ou, je la tue !
Heather : Aidez-moi ! Aidez-moi !
Gideon : Je partirai pas. Et, si j’étais vous, c’est sur moi que je tirerai. Si vous tuez la fille, vous n’avez plus rien.
Tim : Foutez le camp ! Partez !
Heather : Aidez-moi ! Aidez-moi !
Elle se positionne derrière un baril et vise Tim.
Gideon : Tirez plutôt sur moi. Allez ! Quoi ? Vous êtes un si mauvais tireur ?
Gideon relâche son arme et met les bras sur les côtés.
Gideon : A cinq mètres de distance, vous pouvez pas me rater. Tuez-moi.
Tim : Vous me prenez pour un imbécile ?
Gideon : Je vous prends pour un total abruti. Je sais tout sur vous, Tim. Vous allez en salle de gym 5 fois par semaine, vous frimez au volant de votre voiture, vous puez l’Eau de Cologne et vous êtes impuissant. Même le viagra vous fait pas d’effet. Vous savez ce que j’en déduis ? Que vous cherchez à compenser votre infériorité et chez vous, elle est pas que dans la tête. Elle est aussi physique. Comment elles vous appelaient les filles au lycée ? Quel surnom elles vous donnaient ? Quand vous tâtonniez maladroitement dans leur culotte et qu’elles riaient aux éclats en voyant la chose ridicule que vous avez entre les jambes ?
Tim : La ferme !
Gideon : Court de la nouille ?! Rétréci du radis ?! A, ça y est, j’y suis. Riquiqui Tim !
Tim pointe son arme vers Gideon, lâchant la fille. Elle en profite pour tirer à plusieurs reprises sur Tim, qui appuie sur la détente, touchant le bras de Gideon. Les ambulances sont entendues. Heather crie. Elle se précipite vers Gideon.
Elle : Gideon ! Ça va ?
Gideon : Ouais, ça va. Va t’occuper de la fille.
Elle court vers Heather et la prend dans ses bras. Heather sursaute avant de se laisser faire.
Elle : Là, c’est fini. C’est fini. Calmez-vous.
Chantier naval d’Allied – Seattle - Jour
Heather est sur un brancard à côté d’une ambulance, tandis que Gideon la regarde. Il met une main sur son front.
Gideon : Je vous en prie.
Il se retourne et part, au moment où les ambulanciers embarquent Heather. Gideon s’éloigne et passe devant Morgan et Hotch qui observent la jeune femme.
Morgan : C’est quoi ce rapport qui veulent sur lui ?
Hotch : Ils veulent être sûrs de ses capacités comme agent de terrain. Tu sais, avec Haley, on cherche un nom dans un bouquin et devine ce que Gideon signifie en hébreu.
Reid les rejoint.
Reid : Puissant guerrier. Très approprié.
Reid s’éloigne. Morgan et Hotch sourient.
Morgan : Qu’est-ce que vous allez leur dire ?
Hotch : Qu’est-ce que t’en penses ?
Morgan : Il a sauvé la vie de cette fille. Ça suffit pour moi.
Morgan se lève et s’en va, sous le regard de Hotch.
Avion – Coucher du soleil
Morgan est endormi sur un siège, le dossier qu’il lisait étalé sur lui. Reid est allongé sur plusieurs sièges et roule sur lui-même pour resserrer son étreinte avec sa veste. Gideon est éveillé et est rejoint par Hotch avec une tasse de café en main. Hotch s’assied sur le côté du siège de l’autre côté de l’aile, par rapport à Gideon.
Hotch : Ça va ?
Gideon : Vous avez choisi le prénom du bébé avec Haley ?
Hotch : Tu sais, il y a un truc très marrant. Haley avait d’abord choisi Charles, mais… c’est fou. Quand elle a dit Charles, j’ai pensé…
Gideon : Manson.
Hotch : Ensuite, ça a été Henry.
Gideon : Lucas.
Hotch : Jeffrey.
Gideon : Dahmer.
Hotch : Il y a trop de malades sur terre.
Gideon : Pas évident de se réjouir d’en avoir coincé un, il y en a 50 autres qui trainent dans la nature.
Hotch se lève pour partir.
Gideon : Et, ton rapport, ça avance ?
Hotch sourit et se gratte la tête.
Gideon : Tu croyais réussir cacher ça longtemps à un vieux profiler comme moi ? Allez, raconte.
Hotch : T’as sauvé la vie de cette fille aujourd’hui. Ça doit te rendre heureux.
Gideon : Oui, très heureux. Très heureux.
Hotch met sa main sur l’épaule de Gideon et s’éloigne.
Sur la route – Dumfries, Virginie - Jour
Gideon voix off : Nietzsche a dit : « Si vous regardez longtemps au fond des abysses, les abysses voient au fond de vous ».
Une voiture roule jusqu’à atteindre une station service où elle s’arrête. Gideon en sort et fait le plein. Une fois terminé, il entre alors dans la boutique.
Boutique de la station service – Dumfries – Jour
Gideon choisit une barre chocolatée.
Gideon : Je vais prendre ça.
Il donne la barre au caissier, qui l’encaisse. Gideon remarque derrière l’homme des dizaines de photos de personnes et se retourne pour observer son pick-up rouge.
Caissier : Je vous souhaite une… une, une, une… une bonne journée.
Gideon remarque son bégaiement et n’en revient pas. Le caissier sourit tout d’abord, mais remarque l’expression du visage de Gideon et son sourire s’affaisse. Il baisse les yeux et remarque son arme. Gideon prend sa barre chocolatée et se retourne, se dirigeant vers sa voiture. Le cassier le suit jusqu’à l’extérieur. Gideon, persuadé d’avoir son tueur des grands chemins, remarque sur un miroir que l’homme est derrière lui et lève un fusil à plombs, qu’il pointe vers lui.